Comme chaque 30 avril, la République Démocratique du Congo a célébré la Journée nationale de l’enseignement, un moment dédié à la reconnaissance du rôle fondamental que joue l’éducation dans la construction et le développement du pays.
Le thème retenu cette année par le gouvernement congolais est évocateur : « Éduquer pour transformer, former pour bâtir ».
Mais à Nyankunde, dans la chefferie des Andisoma, territoire d’Irumu dans la province de l’Ituri, la journée a pris une tournure particulière.
Ici, point de fanfares ni de festivités. Les enseignants du site éducationnel de Nyankunde ont préféré se recueillir dans les églises. Une manière pour eux de marquer leur solidarité avec les élèves, les parents et les écoles durement touchés par les violences armées qui persistent dans l’est du pays.
Adelbert Mangilyo N’kosi, porte-parole des chefs d’établissement de la zone, a saisi l’occasion pour dénoncer le manque d’attention accordée aux enseignants par les autorités.
« Les enseignants ne sont pas considérés par le gouvernement, alors qu’ils jouent un rôle très important dans la société », a-t-il déclaré avec amertume.
Il a souligné que toute ambition de transformation sociale en RDC passe nécessairement par la reconnaissance et le soutien effectif aux acteurs de l’éducation.
Dans une région encore marquée par l’insécurité et les crises humanitaires, cette commémoration sobre mais significative rappelle que l’éducation demeure l’un des derniers bastions d’espoir. À condition, toutefois, que ceux qui en sont les piliers ne soient pas laissés pour compte.
Jean Claude Baraka