Dans un discours prononcé le mercredi 28 mai 2025 devant les autorités provinciales et représentants de la société civile réunis à Isiro dans la province du Haut-Uélé, le PAP de la Tshopo a dénoncé avec fermeté l’exploitation illégale et non contrôlée des richesses minières dans les provinces du Bas-Uélé, Haut-Uélé, Ituri et Tshopo, qualifiant la situation d’« inacceptable et complice ».
« Il est paradoxal que notre population continue de croupir dans une misère indescriptible pendant que Dieu lui a doté des ressources naturelles incommensurables (…) Il est temps que cela s’arrête définitivement », a-t-il martelé.
L’élu de la Tshopo a fustigé la présence de groupes économiques, y compris expatriés, qui exploitent les minerais en violation flagrante des textes légaux, profitant de l'absence de coordination entre les provinces sœurs.
Pour Mateus Kanga, la création de ce cadre de concertation interprovinciale est une occasion historique pour mettre en place une gouvernance commune des ressources minières, en vue d’un développement partagé. Il a, à cet effet, proposé que les provinces unissent leurs efforts dans des projets économiques conjoints, créant des corridors commerciaux régionaux, améliorant les infrastructures et partageant les revenus issus des exploitations.
« La coopération interprovinciale peut nous permettre d’exploiter ces richesses de manière synergique », a-t-il plaidé.
Il a notamment suggéré que les discussions en commission prennent en compte la problématique des voies de communication, notamment les routes, considérées comme un préalable à toute intégration économique efficace.
Par ailleurs, Mateus Kanga Londimo a accusé certains acteurs locaux d’être complices des abus miniers par leur silence ou leur passivité. Ainsi, il a exhorté ses pairs à mettre fin à cette « ère des miettes », où les provinces ne tirent aucun bénéfice tangible de leurs sous-sols.
Il a également évoqué la possibilité d’actions législatives concertées entre les Assemblées provinciales pour encadrer juridiquement l’exploitation minière, en harmonisant les édits provinciaux autour des intérêts communs.
Le discours de M. Kanga traduit une volonté claire de faire de cette coopération interprovinciale un levier de transformation économique, dans un contexte national marqué par les défis sécuritaires à l’Est.
Avec des réserves importantes d’or, de diamant, de coltan, mais aussi des ressources forestières et hydriques, la Grande Orientale dispose d’un potentiel économique exceptionnel encore peu valorisé.
Dépêche/ Celcom de l'Assemblée provinciale
