Il s'agit d'un épisode tragique qui a profondément marqué l'histoire de la 3e ville de la République Démocratique du Congo et endeuillé des milliers de familles.
La journée a débuté par une messe d’action de grâce célébrée à la cathédrale Notre-Dame du Saint Rosaire, dirigée par l’abbé Alain Banga. Cette célébration eucharistique avait pour but de prier pour les âmes de milliers de victimes tombées lors de cette guerre fratricide, qui a opposé, en juin 2000, les armées ougandaise et rwandaise en plein cœur de Kisangani.
À l’issue de la messe, une marche silencieuse s’est ébranlée depuis la cathédrale jusqu’au cimetière de la guerre de six jours, où un dépôt de gerbes de fleurs a été effectué devant le mémorial en construction.
Le Dr Clémence Kalibundji BIGOFALA, secrétaire rapporteur et coordonnateur intérimaire du FRIVAO, et Bernard Kalombola, président du conseil d’administration du Fonds, ont chacun déposé une gerbe en hommage aux victimes.
La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités, dont Aline Engbe, chargée des finances du FRIVAO, le président de l’association des victimes, de nombreuses victimes, ainsi que des membres du gouvernement provincial de la Tshopo et le gouverneur du Haut-Uele, Jean Bakomito Gambu.
Face à la presse, le Dr Kalibundji a rappelé avec émotion l’horreur de ces journées sombres :
« Ces jours-là, la ville s’est réveillée sous une pluie de bombes. Pendant six jours, Kisangani a été le théâtre d’un affrontement sanglant entre deux armées étrangères, je cite l'armée ougandaise et l'armée Rwandaise. Des milliers de vies ont été fauchées, des femmes violées, des civils blessés ou mutilés. »
Il a également salué les efforts du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et de son gouvernement, qui ont œuvré pour obtenir justice. La Cour internationale de justice a condamné l’Ouganda à réparer les préjudices causés sur le territoire congolais. C’est dans ce cadre qu’a été créé le FRIVAO, avec pour mission d’indemniser les victimes de cette guerre.
« Cette réparation, bien que symbolique, est un acte fort. Elle signifie que les actes illicites ne resteront pas impunis et qu’un processus de réinsertion sociale est possible pour les victimes », a souligné le coordonnateur intérimaire.
Dans un appel solennel, il a invité la population à s’engager pour la paix :
« Que chacun, à son niveau, œuvre à faire de notre pays un havre de paix. Que Kisangani retrouve sa quiétude et que de telles tragédies ne se répètent jamais. »
Les commémorations se poursuivront les jours suivants. Le samedi 7 juin, une projection de films documentaires et activités artistiques retraçant la guerre seront organisées à la grande salle de l’Alliance française. Le 10 juin, une conférence-débat scientifique réunira chercheurs, témoins et survivants pour échanger autour des faits, des impacts et des mémoires de cette guerre.
Le Dr Kalibundji BIGOFALA a lancé un appel à la mobilisation générale de la population de Kisangani, en particulier les victimes, pour participer activement à ces activités de mémoire qui visent à honorer les morts, soutenir les victimes en vie et construire une paix durable.
Rédaction.
