Dix magistrats militaires de l’auditorat de garnison de Bunia prennent part à une formation accélérée axée sur l’analyse criminelle et les investigations numériques. Cette initiative, organisée par la Section d’appui à la justice de la MONUSCO, s’inscrit dans une dynamique de renforcement des capacités des acteurs de la justice militaire en Ituri.
Dans l'objectif, doter les magistrats des outils techniques nécessaires pour mieux enquêter et poursuivre les auteurs de crimes internationaux, notamment les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. Selon l’un des formateurs, cette mise à niveau constitue un levier essentiel dans la lutte contre l’impunité qui sévit dans la province.
« Ces formations complémentaires visent à rendre les magistrats plus autonomes dans leur travail d’enquête, afin de combler les insuffisances constatées dans la lutte contre la criminalité », a expliqué Jaoudi Chalferine, l’un des responsables du programme.
L’initiative a été vivement saluée par le colonel Joseph Makelele, auditeur militaire de l’Ituri, qui voit en cette formation une réponse aux lacunes opérationnelles constatées sur le terrain. « Cela permettra de réduire les critiques souvent émises sur l’impunité en Ituri », a-t-il déclaré.
Cette formation s’inscrit dans le cadre du programme de désengagement progressif de la MONUSCO, qui vise à transférer aux autorités nationales l’expertise développée par la mission onusienne. Elle reflète une volonté claire de renforcer les institutions locales pour qu’elles puissent prendre efficacement le relais dans la consolidation de l’état de droit.
Jean Claude BARAKA.