Le suspens autour du procès emblématique de Bukanga-Lonzo continue de captiver l'attention du public. Initialement prévu pour ce mercredi 14 mai, le jugement n'a finalement pas été prononcé par la Cour constitutionnelle, qui poursuit encore ses délibérations. En fin d'après-midi, un extrait de rôle le seul document officiel confirmant la convocation d'une audience a été affiché, annonçant que l’affaire sera de nouveau inscrite au rôle pour le mardi 20 mai à 13 heures.
L'opinion nationale, qui s'est mobilisée depuis le début de cette procédure, demeure en haleine, attendant une décision aux conséquences bien plus vastes que le simple cadre judiciaire.
Le dossier, qui remonte à 2014 avec le lancement du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo sous le gouvernement de Matata Ponyo, devait initiellement servir de levier pour relancer l’agriculture. Cependant, il s’est soldé, selon les enquêteurs, par la perte de plus de 285 millions de dollars de deniers publics. Trois personnalités se retrouvent devant la Cour : Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre et député national ; Déogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo ; et Christo Grobler, homme d’affaires sud-africain et dirigeant de la société Africom.
Lors de l’audience du 23 avril, le procureur a requis une peine de vingt ans de servitude pénale principale contre l’ancien chef de gouvernement, évoquant un montage frauduleux et des détournements massifs. Les regards restent donc fixés sur le déroulement de ce processus, dont les enjeux dépassent le cadre judiciaire et symbolisent un désir de changement au sein de la République démocratique du Congo.
Franck YENGA