Depuis ce mercredi matin, une rumeur infondée circule : Constant Mutamba, ministre sortant de la Justice, serait en fuite, réfugié à l’ambassade de Cuba pour échapper à la justice. Un mensonge rapidement démenti par ses proches, qui assurent qu’il est bel et bien chez lui, ferme et prêt à répondre à toutes convocations.
Hier encore, après un passage à la cité de l’Union Africaine, il s’est effectivement rendu à l'ambassade de Cuba, mais uniquement pour un court passage, avant de regagner son domicile. Ce bref déplacement, largement instrumentalisé, ne saurait constituer un signe de fuite ou de refuge, insistent ses proches.
Ainsi, contrairement aux rumeurs alarmistes, le ministre sortant de la Justice demeure maître de ses choix et prêt à répondre aux convocations judiciaires qui le concernent. Pour rappel, au lendemain de l’autorisation de poursuites judiciaires votée par l’Assemblée nationale, le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, fait désormais l’objet d’une mesure d’interdiction de quitter la ville de Kinshasa.
Cette décision, signée par le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, a été notifiée le 16 juin 2025 à la Direction générale de migration (DGM) et transmise en copie à la Première ministre, Judith Suminwa. Elle s’inscrit dans le cadre d’une enquête portant sur la gestion des fonds publics alloués à la construction du centre pénitentiaire de Kisangani, un projet placé sous la tutelle du ministère de la Justice et sur lequel pèsent des soupçons de détournement.
La résolution n°004 du 15 juin, adoptée en plénière par les députés, a levé les obstacles juridiques à d’éventuelles poursuites, ouvrant ainsi une séquence judiciaire inédite. En s’appuyant sur l’article 83, alinéa 1, de la loi organique n°13/010 du 19 février 2013 sur l’organisation judiciaire, le procureur justifie la mesure restrictive par la nécessité de garantir la disponibilité du ministre devant la justice. À ce stade, l’affaire alimente de nombreuses spéculations, alors que Constant Mutamba, qui a depuis adressé sa démission au président de la République, continue de clamer son innocence.
Franck YENGA