Face aux critiques et aux interrogations, la commission chargée d’examiner les dossiers incriminés a présenté, ce mardi 9 décembre 2025, les résultats de ses travaux lors d’un point de presse tenu dans la grande salle du BATAM.
Le président de la commission, le Professeur Joseph Tshipanga, a rappelé que le nouveau comité de gestion, désigné par l’arrêté ministériel n°040 du 15 juillet, avait créé deux commissions pour examiner les dossiers du personnel scientifique et administratif.
La commission Tshipanga avait la charge d’enquêter sur le recrutement du personnel scientifique. Son mandat reposait sur cinq axes :
Lister tous les dossiers concernés par les décisions rectorales R-013 et R-013 bis du 7 janvier 2025.
Examiner les dossiers conformément aux textes en vigueur.
Produire un rapport sur le recrutement du personnel scientifique.
Récolter les informations nécessaires pour établir la traçabilité et la validité des dossiers. Et
Soumettre un rapport final avec recommandations au comité de gestion.
Pour mener son enquête, la commission s’est appuyée sur des entretiens libres, la consultation de documents officiels, l’inventaire complet des dossiers,
l’analyse des traces administratives, et l’évaluation de la validité des dossiers.
« Pour examiner des dossiers de recrutement, il faut connaître les textes. C’est ce que nous avons fait », a précisé le Professeur Tshipanga.
Le contexte général remonte à la mise en œuvre de la réforme LMD et aux rapports annuels révélant une forte pénurie de personnel scientifique dans presque toutes les facultés. C’est sur cette base que le recteur sortant, Professeur Bongilo, avait pris les décisions R-013 et R-013 bis portant nomination de 234 membres du personnel scientifique. Cependant, l’enquête a révélé de graves irrégularités.
La commission a pointé notamment :
Des assistants nommés alors qu’ils étaient encore étudiants.
Des diplômes obtenus dans des instituts supérieurs non habilités pour l’enseignement universitaire.
Des nominations accordées sans distinction ou sans la moyenne requise (minimum 65 %).
Des assistants nommés sans dossier déposé.
L’absence totale d’avis des facultés et des départements.
Le recrutement de candidats au-delà de l’âge limite, sans dérogation motivée.
Des décisions signées après la déchéance du ministre de tutelle.
L’absence totale de traces administratives des décisions auprès des services compétents.
L’exclusion des autres membres du comité de gestion lors de l’établissement de la décision.
La notification des assistants par la même personne qui les avait nommés, en violation des procédures.
« Selon les textes, ce sont les secrétaires généraux qui doivent appliquer les décisions, pas les auteurs eux-mêmes », a insisté Tshipanga.
Intervenant à son tour, Maître Jean David François Alauwa, membre de la commission, a rappelé que le rôle de la commission s’achevait avec la remise du rapport au comité de gestion. Cependant, il a souligné que personne ne peut maintenir une décision qui viole la loi. « Ce que le recteur Kirongozi a fait, c’est ramener la légalité. Il ne pouvait pas laisser des personnes occuper des fonctions ou bénéficier d’avantages sur base de décisions irrégulières. L’annulation protège même certains d’entre eux contre d’éventuelles sanctions futures », a-t-il expliqué.
Pour lui, les décisions du recteur étaient non seulement justifiées, mais nécessaires.
La séance s’est clôturée par un jeu de questions-réponses, permettant de clarifier les dernières zones d’ombre et d’éclairer davantage l’opinion publique.
Rédaction.
