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Tshopo : les dérives des sociétés de jeux de hasard révélées par la commission parlementaire présidée par l’hon Grâce Likaka

Rédaction
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Le rapport de la Commission spéciale chargée de la vérification de l’organisation, du fonctionnement et de la légalité des sociétés de jeux de hasard, a été officiellement présenté et largement applaudi par les élus provinciaux ce mardi 23 décembre 2025.

Présenté par le président de ladite commission, l’honorable Grâce Likaka, élu du territoire d’Isangi, ce rapport fouillé et sans complaisance a été jugé recevable à l’unanimité après de riches interventions de plusieurs députés provinciaux, saluant la qualité du travail abattu et la pertinence des constats.

Mise en place le 15 mai 2025, conformément à l’article 188 du Règlement intérieur de l’Assemblée provinciale, la Commission avait pour mission de passer au peigne fin les activités des sociétés de jeux de hasard, communément appelées paris sportifs, opérant dans la ville de Kisangani et ses environs.

Initialement prévue pour sept jours, la mission s’est finalement étendue sur douze jours, preuve de l’ampleur des dysfonctionnements constatés. À travers des descentes sur terrain, auditions, confrontations d’informations et analyses documentaires, la Commission a levé le voile sur une réalité préoccupante.

Quatre sociétés opèrent dans la province de la Tshopo : Parico, Chance Bet, Star Bet (en fusion) et Carat Groupe (ex-Ngenge Sport). Si toutes disposent, sur le papier, de documents juridiques conformes au droit OHADA, la réalité sociale et professionnelle des travailleurs est alarmante.

Le rapport parle sans détour d’une « catastrophe terrible » en matière de rémunération du personnel.

Non-respect du SMIG, pourtant fixé par le gouvernement ; Heures supplémentaires non payées ; Privation de salaire en cas de maladie, en violation flagrante du Code du travail ; Absence de décomptes finaux ; Frais de transport dérisoires ou inexistants.

Certaines sociétés imposent des horaires allant jusqu’à 14 heures 30 minutes par jour, soit plus de 80 heures par semaine, au mépris total des normes légales congolaises.

La Commission a également relevé des contrats de travail incomplets, parfois inexistants, sans mention de salaire, sans copie remise aux agents, et sans respect des congés annuels.

Pire encore, dans plusieurs cas, les soins de santé ne sont pas pris en charge, alors que les contrats et la loi l’exigent. Des pratiques qui fragilisent davantage une main-d’œuvre déjà précaire.

Sur le plan fiscal, le rapport révèle des paiements partiels et arrangés des taxes provinciales. Certaines sociétés versent des montants forfaitaires mensuels, loin des 10 % de bénéfices légalement exigés, tandis que Carat Groupe est accusée de non-paiement de plusieurs taxes provinciales.

Un manque à gagner important pour la Province de la Tshopo, dans un contexte où les ressources financières sont cruciales pour le développement local.

Face à ces dérives, la Commission formule des recommandations claires : 

Application stricte du nouveau SMIG (14.500 FC/jour) ; Respect des heures légales de travail ; Paiement intégral des heures supplémentaires ; Révision et conformité des contrats de travail ; Prise en charge effective des soins de santé des travailleurs et de leurs familles ; Paiement intégral des taxes provinciales.

La Commission appelle également l’Assemblée provinciale, le Gouvernement provincial, l’Inspection du Travail et l’ONEM à assurer un suivi rigoureux de l’exécution de ces recommandations.

Rédaction.
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