Le gouvernement de la République démocratique du Congo a condamné l'addition du cobalt congolais à la liste des produits issus du travail des enfants et les travaux forcés, établie par les États-Unis d'Amérique. Le gouvernement a déclaré dans un communiqué de presse parvenu à la cloche du Congo que cette décision ne prend pas en considération les efforts et les progrès importants réalisés dans la régulation de l'exploitation minière artisanale et industrielle par l'État.
« Cette décision ne tient pas compte des efforts, ni des avancées majeures enregistrées dans la régulation de l'exploitation minière artisanale et industrielle par l'État. Elle tend à remettre en cause l'efficacité des dispositifs internationaux de contrôle de conformité et de diligence raisonnable de la chaîne d'approvisionnement reconnus en matière de droits humains, de travail et de sécurité auxquels les industriels sont soumis avec rigueur par des structures internationales indépendantes travaillant directement avec les multinationales occidentales (européennes et américaines) pour tenir compte des utilisateurs finaux. Cette décision ignore délibérément les réalités locales et porte atteinte à la réputation internationale du secteur minier congolais », a-t-il déclaré dans ce communiqué.
En ce qui concerne l'exploitation minière artisanale informelle et illégale des enfants et du travail forcé, l'entreprise générale du Cobalt, fondée en 2019, a informé le gouvernement congolais. Son objectif est de rendre l'exploitation minière artisanale viable en mettant en place des mesures rigoureusement éthiques, responsables et transparentes, en respectant les lois congolaises et les normes internationales en la matière. En ce qui concerne l'industrie minière, le gouvernement a souligné que les entreprises minières locales et internationales qui exercent leur activité en RDC le font en respectant les lois nationales, les accords et les principes internationaux, ainsi que les cadres de gouvernance et de transparence rigoureux. De plus, elles respectent les directives de l'OCDE et d'autres normes reconnues à l'échelle mondiale pour garantir des chaînes d'approvisionnement sans travail forcé ou travail d'enfants.
« Pour une meilleure régulation du secteur, plusieurs réformes ont été mises en œuvre par le gouvernement, notamment la création de l'Inspection Générale des Mines, la dynamisation de l’Autorité de Régulation de la Sous-Traitance dans le secteur Privé (ARSP), l'opérationnalisation de l’Autorité de Régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (ARECOMS) et la promotion de la transparence dans les chaînes d'approvisionnement et l'adhésion à des initiatives internationales comme l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITI) », a-t-il ajouté.
De plus, il a demandé aux partenaires internationaux de la RDC, notamment aux États-Unis d'Amérique, de reconnaître ces progrès et d'accroître leur soutien technique et financier « afin de renforcer les mécanismes de traçabilité du cobalt pour assurer un approvisionnement éthique et conforme aux normes internationales ». Il a également encouragé une collaboration plus étroite entre le cobalt institute, les entreprises de la chaîne de valeur du cobalt, ainsi que les ONG congolaises qui se penchent sur le cobalt.
La liste 2024 des biens produits par le travail des enfants ou le travail forcé a été ajoutée par le département du Travail des États-Unis la semaine dernière. Le Cobalt Institute a communiqué cette information dans une note d'information adressée au gouvernement congolais. La présence du cobalt congolais dans cette liste n'implique pas automatiquement que ces minerais seront arrêtés aux frontières des États-Unis, selon cette organisation.
Franck YENGA