Depuis plusieurs semaines, la Division provinciale du Plan de la Tshopo est le théâtre d’une situation qui frôle l’insubordination administrative. Un dossier explosif où intérêts familiaux, complaisances politiques et mépris des textes légaux semblent se conjuguer au détriment de l’autorité de l’État.
Au centre de cette affaire se trouverait Norbert Mosunga, Chef de Division officiellement admis à la retraite par ordonnance présidentielle. Pourtant, plus de deux mois après cette mise à la retraite, l’intéressé continue d’occuper son poste, comme si la décision ministérielle n’avait jamais existé.
La mise à la retraite de Norbert Mosunga repose sur un acte administratif clair, régulier et sans équivoque. Elle est accompagnée d’une note circulaire exigeant la cessation immédiate de toute activité pour les agents concernés.
Mais sur le terrain, cette décision est ignorée. L’ancien chef de division continue de signer des actes, d’orienter le personnel et d’influencer la gestion quotidienne du service, défiant ainsi ouvertement l’autorité du Vice-Premier Ministre en charge de la Fonction publique.
Selon plusieurs sources internes, ce maintien illégal aurait un objectif précis : préparer la succession de sa fille biologique, Madame Solange Mosunga, à la tête de la Division provinciale du Plan.
Une ambition qui heurte frontalement les principes de l’administration publique. D’après les mêmes sources, l’intéressée ne remplirait ni les conditions de grade, ni celles d’ancienneté, encore moins les critères de compétence requis pour diriger un service stratégique de l’État.
Pour de nombreux agents, il s’agit d’une tentative manifeste de patrimonialisation de l’administration, transformée en héritage familial transmissible de père en fille.
Pour faciliter cette succession contestée, Norbert Mosunga aurait induit en erreur le Gouverneur intérimaire de la Tshopo, Didier Lomoyo, afin d’obtenir l’affectation massive d’agents qualifiés vers les territoires et communes.
Des agents clés — ATA1, ATA2, AGA1 — pourtant indispensables au fonctionnement de la Division du Plan, ont ainsi été déplacés en violation du cadre organique. Résultat : un désossage administratif qui fragilise dangereusement ce service stratégique.
En validant ces mesures et en tolérant la prestation d’un agent officiellement retraité, le Gouverneur intérimaire Didier Lomoyo se retrouve au cœur d’accusations graves. Pour plusieurs observateurs, il aurait sciemment violé la note circulaire du Vice-Premier Ministre de la Fonction publique.
Ce comportement est perçu non plus comme une simple erreur administrative, mais comme un acte de défiance institutionnelle, remettant en cause la hiérarchie de l’État et l’autorité du pouvoir central.
La proximité présumée entre Norbert Mosunga et le Gouverneur intérimaire alimente davantage les soupçons. Une relation qui expliquerait, selon plusieurs sources, une gestion complaisante du dossier au profit d’intérêts privés.
Cette situation soulève de sérieuses interrogations sur le respect des principes de neutralité, d’impartialité et de bonne gouvernance au sommet de l’administration provinciale de la Tshopo.
Au-delà de la province, cette affaire interpelle directement l’État central. Car si une décision claire du Vice-Premier Ministre peut être ainsi piétinée en province, c’est l’ensemble de l’autorité de la Fonction publique congolaise qui vacille.
Des voix s’élèvent désormais pour exiger une intervention ferme et immédiate du Vice-Premier Ministre Jean-Pierre Lihau, ainsi que l’ouverture d’enquêtes administratives et disciplinaires contre tous les auteurs et complices de ces violations.
À l’heure où la RDC prône la réforme et la moralisation de la vie publique, l’affaire Mosunga–Lomoyo apparaît comme un test de crédibilité pour l’État.
L’administration congolaise peut-elle encore être gérée comme un patrimoine privé, au mépris des lois et de l’intérêt général ?
La balle est désormais dans le camp de l’autorité centrale.
Tous nos efforts pour obtenir les versions des faits des personnes mises en cause se sont avérés vains.
Rédaction.
