Les membres de la coordination provisoire du Fonds spécial de répartition et d'indemnisation des victimes des activités illicites de l'Ouganda en République Démocratique du Congo (FRIVAO), sous la conduite du coordonnateur intérimaire Chançard Bolukola, ont effectué ce mercredi 27 novembre 2024 une visite significative à la famille UTSHUDI, située sur la 3e avenue Tshopo, ligne ancien goudron.
Cette famille a été durement touchée lors de la guerre de six jours qui a opposé les armées rwandaise et ougandaise à Kisangani en juin 2000. Une bombe dévastatrice larguée par l'armée ougandaise était tombée sur la maison de cette famille. Huit personnes, dont une femme enceinte, ont péri ; la maison et les biens de valeur ont été complètement détruits. Les dégâts causés par cette bombe sont encore visibles aujourd'hui.
C'est dans ce contexte que cette famille, déjà identifiée par FRIVAO, a reçu pour la première fois la visite de l'équipe de coordination de cet établissement qui s'occupe de l'identification et de l'indemnisation des victimes des activités illicites de l'Ouganda en RDC. La coordination s'est faite accompagner d'une équipe d'enquêteurs.
Se confiant à la presse, le secrétaire rapporteur de FRIVAO, docteur Clémence Kalibundji, a donné la raison de cette visite :
"Dans le cadre de l'exécution de la mission reconnue à FRIVAO, celle d'identifier et d'indemniser les victimes des activités illicites de l'Ouganda en RDC, nous avons reçu les dossiers de la famille UTSHUDI, qui a déclaré être victime des activités illicites de l'Ouganda lors de la guerre de six jours à Kisangani. Alors, dans la procédure qui aboutit à l'indemnisation, nous avons procédé à des enquêtes sur le terrain ; c'est dans ce cadre que la coordination de FRIVAO, sous la houlette du coordonnateur ad-interim Chançard Bolukola, a effectué une descente sur le terrain, accompagnée d'une équipe d'enquêteurs afin de vérifier les allégations portées par la famille UTSHUDI, une famille victime," a-t-il dit.
À lui d'ajouter :
"D'après les éléments recueillis sur le terrain, il ressort que la famille UTSHUDI a bel et bien été victime lors de la guerre des six jours. Un obus largué par l'armée ougandaise est tombé sur la maison familiale, entraînant la mort de plus de 8 personnes dont une femme enceinte ; donc je dirais que 9 personnes sont mortes dans cette famille. Nous avons également évalué le degré d'impact qu'a connu la maison et tous les biens de la famille, qui ont été consumés par cette bombe. Il était question de vérifier et d'évaluer le coût de la réparation des dégâts subis ; nous allons étudier le dossier afin de procéder à la réparation comme il nous est demandé de faire au sein de FRIVAO. Il y aura un montant qui sera remis à la famille en termes de réparation des dégâts subis."
Ainsi, les enquêteurs de FRIVAO ont recueilli de nombreux témoignages des voisins qui étaient présents lors de la tragédie inoubliable de l'an 2000. Unanimement, ils ont affirmé avoir vu des morts et des dégâts causés par la bombe sur la famille UTSHUDI ; tous les morts étaient enterrés dans une fosse commune, témoignent-ils.
Pour la coordination de FRIVAO, ce cas est emblématique et sera illustré au mémorial en cours de construction sous la conduite de FRIVAO. Il sera inscrit parmi les tombes qui seront érigées au sein de ce mémorial pour honorer et commémorer chaque fois les événements tragiques qu'elle a connus, a annoncé le secrétaire rapporteur de FRIVAO.
LEHANI SALUMU DAVID.