La première déclaration commune de l’opposition contre la révision constitutionnelle annoncée par le président Félix Tshisekedi a eu lieu ce mercredi 20 novembre au Centre Inter-diocésain à Kinshasa la capitale congolaise. Sous un ciel chargé d’incertitudes politiques, des figures emblématiques telles que Ramazani Shadari, Bolengetenge, Devos Kitoko, Michel Mwika, Théophile Mbemba et Franklin Tshiamala se sont unies pour faire entendre la voix de la résistance.
Dans une atmosphère empreinte de gravité, Ramazani Shadari, représentant le camp Kabila, a lu la déclaration intitulée « contre la dictature et le changement », soulignant leur ferme opposition à toute révision de la constitution. Il a mis en lumière la souffrance croissante du peuple congolais, décrivant une situation tragique marquée par la corruption institutionnalisée, les violations des droits humains et la répression systématique de l’opposition. « La répression contre l’opposition a conduit jusqu’à l’ignoble assassinat de l'honorable Chérubin OKENDE », a-t-il déclaré, évoquant des arrestations arbitraires et la détention illégale de plusieurs figures politiques et journalistes.
L’opposition a également réagi avec force aux affirmations de Félix Tshisekedi concernant l’origine de la constitution du 18 février 2006.
« Contrairement aux affirmations mensongères de Monsieur Tshisekedi, cette constitution est le fruit du travail des congolais », a insisté Shadari, rappelant que le texte avait été élaboré par le parlement congolais et adopté par le peuple par référendum, avec une large majorité de 85%. Cette Constitution, selon l’opposition, est l’expression de la souveraineté nationale et ne peut être considérée comme une imposition étrangère.
Les leaders de l’opposition ont ainsi dénoncé la confusion entretenue par Tshisekedi, en particulier sur la question de la cession des terres.
« Aucun millimètre du territoire national ne peut être cédé sans l’accord préalable du peuple Congolais, consulté par référendum », ont-ils affirmé, rappelant l’importance de la participation populaire dans les décisions cruciales concernant la nation.
En unissant leurs voix, les leaders de l’opposition ont non seulement exprimé leur désaccord face aux projets de révision constitutionnelle, mais ont également appelé à une prise de conscience collective face aux dérives autoritaires qui menacent la démocratie en République Démocratique du Congo. Cette déclaration marque le début d'une mobilisation qui pourrait redéfinir le paysage politique du pays dans les mois à venir.
Franck YENGA