Le dossier d'exploitation illicite des minerais congolais au Sud-Kivu a toujours suscité des débats et des tensions, tant au niveau provincial que national et international, raison pour laquelle ce sujet alerte les sensibilités chaque fois qu'il est évoqué.
Il est à noter que le gouverneur de province, Jean-Jacques PURUSI, a signé un arrêté portant "Mesure de suspension des activités minières dans les sites miniers de toute la province du Sud-Kivu", ayant pour intitulé : ARRÊTÉ PROVINCIAL N°24/264/GP/SK. Celui-ci concerne toutes les activités minières (sociétés, entreprises et coopératives) et toutes ont été tenues de quitter les sites et lieux d'exploitation dans les soixante-douze heures qui ont suivi la signature de cet arrêté du Gouverneur.
Après quelques jours, des difficultés sont apparues dans l'exécution de cet arrêté étant donné que la suspension, comme l'autorisation des sociétés minières d'exploitation industrielle, relève de la compétence du Ministère National des Mines, tandis que celle du gouvernement provincial est limitée aux creuseurs artisanaux et coopératives minières... Par la suite, il y a eu des consultations entre le Ministre National des Mines et le Gouverneur de Province du Sud-Kivu à Goma.
Le 23 septembre 2024, soit deux mois après, le Gouverneur Purusi a signé un autre arrêté intitulé : ARRÊTÉ PROVINCIAL N°24/267/GP/SK du 23/09/2024, portant Mesure de levée de la suspension des activités minières dans les sites miniers de toute la province du Sud-Kivu. Quatre conditions préalables ont été évoquées pour bénéficier de cette mesure de levée de suspension, notamment :
- avoir signé un cahier de charge approuvé par le Gouverneur de Province ;
- ne pas exercer les activités d'extraction sans un permis de recherche ;
- ne pas exercer les activités d'extraction sur un site appartenant à un tiers ou sous la couverture d'une coopérative minière ;
- avoir respecté la procédure de consultations publiques pour évaluer l'impact environnemental et social de cette dernière.
Le 19 décembre 2024, le Ministre provincial des Finances, assumant également l'intérim du Ministre provincial des Mines, accompagné d'un député provincial élu de Walungu, la Honorable Béatrice Nanvano, dans une mission dont l'objet demeure inconnu, que ce soit une inspection ou un contrôle, ont interpellé deux ressortissants chinois sur le site minier GMI. En rentrant, ils ont trouvé 14 autres ressortissants chinois qui partaient en vacances dans leur pays d'origine, comme le prouve leurs billets d'avion de la société BODA MINING, à bord de taxis. Juste après, ils ont appréhendé un autre ressortissant chinois, roulant à moto, travaillant pour la société de construction MISENGA Investment, qui asphaltera actuellement la route de la tronçon Bukavu - Walungu. Toutes ces personnes arrêtées à différents endroits ont été transférées à Bukavu, car les autorités ont supposé qu'elles étaient toutes impliquées dans l'exploitation illicite des minerais, comme le dénonce le Gouverneur de Province, le Professeur Jean-Jacques PURUSI, depuis son arrivée au pouvoir.
Le 20 décembre 2024, à une heure du matin, ils ont été placés au Commissariat provincial de la Police nationale congolaise (PNC Sud-Kivu) sous l'escorte du chargé de sécurité du Gouverneur, sans que l'autorité provinciale de la Police ne soit informée des faits qui leur sont reprochés.
Le 21 décembre 2024, soit quarante-huit heures plus tard, le Commissaire divisionnaire provincial de la police nationale congolaise, PNC Sud-Kivu, a constaté que ces ressortissants chinois étaient poursuivis pour des faits qui ne lui avaient pas été portés à sa connaissance et qui n'avaient pas été reçus officiellement. La plupart avaient été arrêtés sans avoir été auditionnés, ce qui constitue une sorte d'arbitraire, aucun élément de preuve, tel que des minerais, n'ayant accompagné ces personnes pour faciliter la détermination de l'instance qui les poursuivrait. Il a donc transféré le dossier à la Direction provinciale de migration (DGM Sud-Kivu) pour traitement, étant donné qu'il s'agit de ressortissants étrangers.
Quelques jours après, soit le 24 décembre 2024, après avoir constaté et étudié leurs dossiers au cas par cas et établi leurs infractions migratoires, la DGM Sud-Kivu a décidé, sur instruction de sa haute hiérarchie, de renvoyer 15 ressortissants chinois dans leur pays d'origine par la poste frontière de Ruzizi 1er et en a fait rapport à sa hiérarchie et à l'autorité provinciale du Sud-Kivu.
Il est à noter que les informations diffusées par les réseaux sociaux doivent être prises avec prudence pour éviter de tomber dans la manipulation, car des tentatives ont été faites pour contrecarrer l'esprit et la déclaration du Gouverneur de Province, qui s'est toujours appuyé sur l'expertise de ce service d'appui, la DGM.
Le Président national de la fédération des mouvements citoyens dénommée Initiative SIMAMA Grand-Lacs (ISGL) appelle l'opinion publique et la société civile à la vigilance ainsi qu'à l'apaisement pour éviter de porter des jugements subjectifs basés sur des rumeurs plutôt que sur des faits.
Rédaction.