Le Collectif des 50 députés nationaux (C50) a face à ce qu'il qualifie d'« outrage au Parlement » et de dérives institutionnelles, exige des excuses publiques du procureur général près la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta.
Ces députés demandent également que le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe notifie officiellement la position de la plénière, fermement opposée à la levée des immunités de l’honorable Augustin Matata Ponyo.
Dans ce document signé collectivement, les 50 députés réclament non seulement des excuses publiques, mais également la démission immédiate du procureur général, accusé d'avoir porté atteinte à l’honneur du Parlement et aux principes démocratiques fondamentaux.
Se confiant à nos confrères de Radio Okapi ce samedi 26 avril, le député national Laddy Yangotikala, porte-parole du C50, a exprimé la profonde inquiétude des députés face à la marginalisation croissante de leur statut. Selon lui, l'institution parlementaire est aujourd'hui fragilisée par des violations répétées de ses droits constitutionnels.
« Nous assistons à un véritable coup d'État constitutionnel et institutionnel », a-t-il déclaré avec gravité, pointant du doigt le refus de certains membres du gouvernement et mandataires publics de rendre compte devant la représentation nationale.
Le collectif dénonce également l’arrestation et la poursuite arbitraires de plusieurs députés, en violation flagrante de leurs immunités et du principe du juge naturel, garant de la séparation des pouvoirs et de l'État de droit.
A cet effet, les députés du C50 rappellent que l’honorable Augustin Matata Ponyo bénéficie pleinement de ses immunités parlementaires. Ils soulignent que la levée antérieure de son immunité, alors qu’il était sénateur, concernait uniquement l’affaire des biens zaïrianisés, et non le dossier du projet Bukanga Lonzo.
En conséquence, ils demandent à Vital Kamerhe de notifier formellement à la Cour constitutionnelle la décision de la plénière, qui refuse toute levée d’immunité dans le cadre du nouveau dossier.
Le C50 insiste sur la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle parlementaire, essentiels à toute démocratie fonctionnelle.
« L'Assemblée nationale est outragée ; les droits du peuple, incarnés par ses élus, sont bafoués. Nous devons restaurer la dignité du Parlement », a martelé Laddy Yangotikala.
Cette crise entre institutions pourrait marquer un tournant décisif dans la vie politique de la République démocratique du Congo, au moment où la défense de l’État de droit s’impose plus que jamais.
Rédaction