Ce vendredi 16 mai 2025, le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) a publié son rapport accablant sur l’exécution du Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL 145T), financé à hauteur de 672 millions USD par des fonds du FMI. Les conclusions révèlent des dysfonctionnements majeurs, des retards criants et des soupçons de mauvaise gestion.
1. Retards et inefficacité : Le PNUD en échec, la CFEF à la traîne
- Taux de livraison à 0% pour le PNUD dans la province du Kasaï, malgré un versement intégral des fonds et un bonus de 70 millions USD pour "faciliter sa mission".
- La CFEF affiche un taux de réalisation de 65%, mais les travaux, prévus pour 6 mois, traînent depuis 2 ans, violant les délais légaux.
2. Équipements fantômes : Des centres de santé sans matériel médical
- 99% des centres de santé livrés ne disposent pas des équipements promis, malgré une enveloppe de 8 millions USD prévue dans la Loi de finances 2022.
- Exemple : Le Centre de Santé de Référence de Makelekese (Muanda), livré il y a un an, fonctionne grâce aux dons de sociétés pétrolières locales (PERENCO, SOCIR).
3. Coûts exorbitants et opacité financière
- Le gouvernement a déboursé 675 millions USD pour le volet 1 (prévision initiale : 511 millions USD), mais seulement 2,6% des dépenses sont justifiées dans les rapports officiels.
- Surestimation des prix : Un bâtiment administratif facturé 200 000 USD (coût réel estimé à 80 000 USD), des écoles à 230 000 USD sans équipements ni aménagements extérieurs.
4. Ouvrages fragiles et risques d’effondrement
- 86% des infrastructures visitées présentent des défauts de construction : fondations menacées par les eaux de pluie (Mbanza-Ngungu, Kenge), matériaux de mauvaise qualité, kits solaires inutilisables.
- À Masi-Manimba, des ordinateurs ne fonctionnent pas, et un kit solaire a été détruit par la foudre faute de paratonnerres.
5. Priorités inadaptées et populations frustrées
- Les besoins locaux (routes, électricité, eau) ont été ignorés. À Tshikapa, les autorités réclament des travaux antiérosifs ; à Muanda, l’accès à l’électricité reste un défi.
- Des écoles construites près de sites pétroliers (EP Bakuyange) exposent les élèves à des risques sanitaires
Recommandations urgentes
Le CREFDL exige :
- La suspension du volet 1 et le remboursement des fonds non utilisés.
- Un audit indépendant impliquant le Parlement et la Cour des Comptes.
- Le respect des principes de décentralisation pour aligner les projets sur les besoins réels des territoires.
Rédaction.