Les victimes des guerres de Kisangani ont brisé le silence ce vendredi 16 mai, en exprimant leur position sur le supposé détournement de fonds impliquant le ministre de la Justice, Constant Mutamba, ainsi que sur la possible interpellation à l’Assemblée nationale de Chançard Bolukola, coordonnateur intérimaire du Fonds de Réparation des Victimes des Atrocités de la guerre (FRIVAO).
Réunies au mémorial des victimes en construction, ces dernières ont rejeté en bloc les accusations portées contre les deux personnalités. « Nous n’avons constaté aucun détournement des fonds de la FRIVAO par le ministre Mutamba », ont-elles déclaré à la presse. Elles estiment que les accusations relèvent plutôt d’un acharnement politique visant à freiner un processus d’indemnisation pourtant bien engagé.
S'agissant de l’interpellation annoncée de Chançard Bolukola, les victimes jugent cette démarche inopportune. Elles rappellent que des institutions compétentes comme l’Inspection générale des finances (IGF) existent pour auditer la gestion des fonds publics. Pour elles, Mutamba et Bolukola « paient le prix de leur rigueur dans la gestion des fonds de la FRIVAO ».
Dans leur déclaration, ces victimes ont lancé un appel à la population de la Tshopo: « Si vous êtes vraiment les enfants de la Tshopo, rejoignez-nous pour dire NON à cet acharnement contre la FRIVAO. Laissez Bolukola travailler en paix ! »
Elles ont également salué la décision du Président de la République de nommer Chançard Bolukola à la tête du comité :
« Monsieur le Président, vous avez eu raison de le nommer. Il est aujourd’hui ciblé parce qu’il a refusé de partager l’argent des victimes avec ceux qui n’ont jamais souffert. »
Enfin, elles ont adressé une requête solennelle au Chef de l’État :
« Nous sollicitons votre implication directe, Monsieur le Président, pour que le processus d’indemnisation arrive à son terme, sous la coordination du comité Bolukola, dans un climat apaisé et à l’abri des manipulations politiciennes. »
Rédaction.