La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a publié une déclaration virulente en réponse aux accusations et propos jugés "inacceptables" tenus par le Vice-Premier Ministre et Ministre des Transports et Voies de communication, Jean-Pierre Bemba, lors de son intervention sur les ondes de Top Congo FM, le 9 juin dernier.
Dans cette réaction officielle, la CENCO dit avoir suivi ces propos avec "la plus grande consternation" et dénonce une série de déclarations qu’elle qualifie de "récurrentes, gratuites et infondées", portant atteinte à sa réputation. Elle reproche à Jean-Pierre Bemba d’adopter un rôle "extrêmement dangereux", risquant de compromettre la cohésion nationale en période post-électorale tendue.
Dans un contexte sociopolitique qualifié de sensible, l’Église catholique accuse M. Bemba de s’opposer à l’option pacifique choisie par les institutions pour résoudre la crise actuelle. Elle évoque une "sortie médiatique belliqueuse" qui ramène des souvenirs douloureux des violences passées à Kisangani et Kinshasa.
"Il est inacceptable qu’un homme public, mû par des considérations personnelles et une animosité manifeste envers ses concitoyens, s’autorise à défier la raison, le bon sens et le respect dû aux Institutions", déclare la CENCO.
La CENCO s’étonne du silence des autorités judiciaires et parlementaires face à la gravité des propos tenus par le ministre. Elle appelle le Procureur Général près la Cour de Cassation et l’Assemblée Nationale à se saisir d’office de ce dossier.
Dans un appel à l’apaisement, la CENCO exhorte les fidèles catholiques à prier pour que "l’Esprit de paix" descende sur M. Bemba. Elle met en garde contre les manipulations susceptibles de compromettre les acquis des efforts de paix, tout en se réservant le droit de saisir la justice.
La population congolaise est invitée à "ne pas céder à la manipulation" et à rester vigilante, unie, et mobilisée pour la préservation de la paix et du bien-vivre ensemble.
Franck YENGA