Une nouvelle tragédie endeuille la population du Nord-Kivu. Dans la nuit du 8 au 9 septembre dernier, deux attaques sanglantes attribuées aux rebelles ougandais des ADF ont fait près de 89 morts dans les territoires de Beni et Lubero.
À Fotudu, localité située à quelques kilomètres d’Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni, 19 civils ont été assassinés, tandis qu’un autre corps sans vie a été retrouvé récemment. Dans le territoire voisin de Lubero, plus de 70 civils ont été froidement abattus au village de Ntoyo, dans le secteur de Bapere.
Face à cette énième tragédie, le député national Elvis Kiyaya Atsongya, élu de la ville de Beni, a exprimé son indignation et présenté ses condoléances aux familles endeuillées. Il appelle le gouvernement central à revoir d’urgence ses stratégies sécuritaires et à anticiper les actions militaires, en tenant compte des alertes des forces vives locales.
« Il est temps que nous voyions, dans le cadre de la session budgétaire de septembre, quel budget est alloué à l’armée et aux services de sécurité. Il faut envisager une augmentation pour donner aux FARDC les moyens nécessaires afin de restaurer durablement la paix, car c’est la priorité des priorités », a déclaré le député.
En compatissant avec les familles des victimes, Elvis Kiyaya Atsongya a exhorté la population à soutenir pleinement les FARDC, appuyées par les combattants Wazalendo, dans la lutte contre les groupes armés. Il a également encouragé les opérations conjointes FARDC–UPDF, tout en appelant à une révision des stratégies afin de mieux protéger les civils contre les représailles des ADF.
Par ailleurs, l’élu de Beni a annoncé qu’il mènera un plaidoyer en faveur des veuves et orphelins militaires, dont beaucoup, vivant dans la ville de Beni, traversent des conditions de vie extrêmement précaires, allant parfois jusqu’à manquer de soins médicaux.
Ces massacres, qui s’ajoutent à une longue série de violences dans la région, rappellent l’urgence d’une réponse militaire efficace et d’un accompagnement social renforcé pour les victimes et leurs familles.
Alain Kisokero