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Kisangani : qui sauvera les centaines d’enfants, victimes oubliées du conflit Mbole-Lengola et livrés à la rue ?

Rédaction
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Dans les rues de Kisangani, troisième ville de la République Démocratique du Congo, une réalité alarmante interpelle mais semble laisser indifférents les décideurs : des centaines d’enfants, âgés de 2 à 14 ans, mendient à longueur de journée pour survivre.

On les retrouve à chaque coin de rue, sur les places publiques, près des bureaux de change appelés kambistes. Les plus grands portent parfois leurs cadets sur le dos, un sachet à la main, abordant les passants d’un « Sunga biso, saidiya » (aidez-nous), prononcé avec une détresse qui fend le cœur. Ils n'ont personne pour plaider leur cause auprès des décideurs.  

Ces enfants ne sont pas des mendiants ordinaires. Ils représentent l’un des visages les plus cruels du conflit intercommunautaire Mbole-Lengola, qui a ensanglanté les territoires d’Ubundu, d’Opala et la commune de Lubunga entre 2022 et 2023.

Beaucoup ont perdu leurs parents, tués ou portés disparus. D’autres ont vu leurs familles éclatées par les violences.

Si certains trouvent refuge dans les camps de déplacés de Konga-Konga (commune de Kisangani) et de Saint-Gabriel (commune de Makiso), beaucoup dorment à même le sol, sur les vérandas d’immeubles publics et privés, exposés au froid, aux maladies et aux violences urbaines.

Leur nombre exact reste inconnu, mais il s’agit de plusieurs centaines d’enfants. Or, ni l’État ni la plupart des ONG présentes sur le terrain ne semblent en mesure d’apporter une réponse efficace. Ces enfants survivent uniquement grâce à la solidarité spontanée de passants compatissants, après avoir parcouru des kilomètres chaque jour pour tendre la main.

Alors que les autorités provinciales et nationales s’efforcent de consolider la paix et de rétablir le dialogue entre communautés, les conséquences humanitaires du conflit restent largement ignorées. Les programmes de réinsertion sociale ou scolaire annoncés n’ont, pour l’instant, pas atteint ces enfants.

Pendant que leurs camarades ont repris le chemin de l’école depuis le 1er septembre, eux restent en marge, privés de leur droit fondamental à l’éducation, condamnés à errer et à mendier pour un simple repas quotidien.

La situation de ces enfants pose une question urgente et dérangeante : qui viendra au secours de ces victimes silencieuses ?

Sans une action concertée de l’État, des partenaires humanitaires, mais aussi de la société civile et des communautés locales, ces enfants risquent de devenir une génération sacrifiée, condamnée à grandir dans la rue, sans espoir ni avenir.

Rédaction.

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