Lors d'une interview exclusive accordée à la presse à Kinshasa ce vendredi 5 septembre, l'activiste a révélé faire l'objet de messages anonymes la ciblant personnellement. « On m’accuse d’être à l’origine du renforcement des contrôles dans les zones forestières et lacustres. On me menace en insinuant que je serai tenue responsable en cas d’arrestations », a-t-elle confié.
Connue pour ses campagnes auprès des communautés riveraines, d’anciens braconniers, miliciens Maï-Maï et même certains soldats, Mme Kahambu s’emploie depuis plusieurs années à sensibiliser sur la nécessité de préserver les écosystèmes menacés par la déforestation, le braconnage et l’exploitation illégale.
Mais son engagement dérange. Plusieurs groupes profitant d’activités illégales voient en elle une entrave à leur business, et n’hésitent plus à la menacer. En raison de ces pressions, elle a été contrainte de quitter la région des Virunga pour se réfugier à Kinshasa, où elle continue son combat, mais dans l’ombre et l’incertitude.
Face à cette situation alarmante, des ONG appellent l’État congolais à protéger ses défenseurs de l’environnement. « Ce sont des héros silencieux. Sans eux, notre patrimoine naturel disparaîtra sous les coups des intérêts mafieux », alerte un membre d’une organisation locale.
Pour rappel, le parc des Virunga, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, est l’un des plus anciens et riches du continent africain, mais aussi l’un des plus menacés. Le courage de Kahambu Phoibe est aujourd’hui devenu le symbole d’un combat vital pour la survie de l’environnement congolais.
Franck YENGA
