Le ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, Dr Roger Kamba, a annoncé ce jeudi la résurgence de la maladie à virus Ebola, souche Zaïre, dans la zone de santé de Boulapé, province du Kasaï. Il s’agit de la 16ᵉ épidémie enregistrée dans le pays.
Selon un bilan provisoire, 28 cas suspects ont été identifiés, dont 16 décès, parmi lesquels figurent quatre agents de santé, soit un taux de létalité de 57 %.
D’après les investigations menées par l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB), la première alerte est survenue le 20 août 2025, lorsqu’une femme enceinte de 34 ans, hospitalisée à Boulapé, a présenté des symptômes caractéristiques : forte fièvre, vomissements, faiblesse extrême et saignements. Le 3 septembre, les analyses de cinq échantillons ont confirmé la présence du virus Ebola.
« Ces chiffres sont encore provisoires. Les investigations se poursuivent », a souligné Dr Kamba, insistant sur la transparence qui accompagne cette annonce.
Pour contenir la propagation, le Centre des Opérations d’Urgence de Santé Publique (COUSP) a activé le Système de Gestion des Incidents. Des équipes d’intervention rapide sont mobilisées, la surveillance épidémiologique renforcée, et des structures de triage et d’isolement opérationnalisées. Les sépultures sont encadrées afin de prévenir les risques de contamination tout en respectant la dignité des familles.
« Ebola est une maladie grave, mais une prise en charge précoce, gratuite et complète augmente considérablement les chances de survie », a rappelé le ministre.
Conscient du danger que représentent les rumeurs, le ministère a lancé un plan de communication de proximité : émissions radiophoniques en langues locales, sensibilisation par les leaders communautaires et religieux, et mobilisation des associations de femmes.
La population est appelée à respecter des consignes claires :
signaler immédiatement tout cas suspect au numéro vert 151 ; éviter tout contact avec les malades ou les corps non pris en charge ; ne pas manipuler les animaux trouvés morts ; adopter une hygiène rigoureuse et bannir toute stigmatisation.
« Cacher un malade, c’est exposer ; déclarer, c’est sauver », a martelé Dr Kamba.
Le ministre a salué la mémoire des agents de santé tombés dans l’exercice de leur mission, les qualifiant de « héros discrets », et a présenté les condoléances du gouvernement aux familles endeuillées. Il a aussi invité les médias à devenir des « relais de vérité » pour lutter contre la désinformation.
Franck YENGA