Dans un souci de rigueur administrative et de respect des procédures académiques, le recteur de l’Université de Kisangani (UNIKIS), le professeur ordinaire Mathieu Kirongozi Bometa, vient de lancer une opération d’assainissement sans précédent.
Deux commissions indépendantes ont été instituées pour examiner en profondeur les récentes nominations du personnel scientifique et administratif, effectuées en janvier dernier par l’ancien recteur Jean Faustin Bongilo.
Ces décisions rectorales (n° R/C 013/Unikis/2025 et R/C 013 bis/Unikis/2025, datées du 7 janvier 2025) avaient provoqué une vive controverse au sein de la communauté universitaire. Nombreux y voyaient une démarche opaque, entachée d’irrégularités, voire de favoritisme, au détriment du mérite et du respect des procédures.
La première commission, dédiée au personnel scientifique, est composée du professeur émérite Tshimpanga Bakadianjila, des professeurs ordinaires Kahindo Muhongya, Maindo Mong’a Ngonga, Otemikongo Mandefu, ainsi que du directeur chef de service Samangwal A-Milong.
Elle devra passer au peigne fin 234 dossiers d’assistants récemment nommés, afin de vérifier leur conformité aux critères académiques, dont l’exigence d’une mention distinction à chaque cycle et le respect de la chaîne de validation (département – décanat – Direction de la Recherche).
Mais déjà, plusieurs sources internes évoquent des irrégularités graves. Certains assistants n’auraient aucun dossier officiel ni au département ni à l’administration centrale.
D’autres seraient encore étudiants. Des cas inquiétants ont été signalés à la Faculté de Médecine, où des candidats non admis auraient été propulsés assistants.
La seconde commission, chargée du personnel administratif, est présidée par le professeur Sébastien Loosa Bolamba. Elle est composée des directeurs chefs de service Bibi Lufenge et Emungu Lunula, du chef de division Djuma Savo, et de l’agent administratif Tembele Merci.
Son mandat : examiner 94 dossiers d’agents récemment recrutés. Là aussi, les premières observations pointent des manquements notables : absence de demande préalable des services, non-respect de la procédure de recrutement et multiplication de postes sans tâches précises.
« On assiste à un dédoublement des fonctions. Certains agents ne viennent que deux heures par jour, d’autres sont totalement absents mais continuent à percevoir leur salaire », confie un cadre administratif, sous anonymat.
Si cette démarche risque de susciter des crispations, une large partie de la communauté universitaire salue la décision du recteur Kirongozi Bometa. Pour beaucoup, il s’agit d’un retour à l’intégrité et à la transparence, indispensable pour restaurer la crédibilité de l’UNIKIS et défendre son rôle de pôle d’excellence académique.
Les conclusions des deux commissions, attendues avec impatience, devraient déterminer l’avenir des dossiers concernés et, au-delà, tracer la voie vers une gestion plus rigoureuse du personnel universitaire.
Rédaction.