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Tshopo : les médecins reprennent le travail après deux jours de grève pour protester contre le meurtre de leur collègue à Isangi

Rédaction
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Après deux jours de grève de protestation, les médecins de la Tshopo ont repris le travail ce mercredi 15 octobre 2025. Ce mouvement de colère faisait suite au meurtre brutal de quatre agents de santé, dont un médecin, dans les localités d’Ilambi et Yanfira, dans le territoire d’Isangi.

Réunis en Assemblée générale extraordinaire la semaine dernière, les membres du Conseil Provincial de l’Ordre des Médecins (COPROM Tshopo) avaient décidé d’observer 48 heures de cessation d’activités dans toutes les structures de soins et administrations sanitaires de la province.

Une marche pacifique devait initialement se tenir le lundi 13 octobre, mais elle a été interdite par les autorités urbaines pour des raisons de sécurité. Les médecins, tout en respectant cette décision, ont maintenu la suspension des prestations, tout en assurant un service minimum pour les urgences.

Selon le président du COPROM Tshopo, le Docteur Patrick Buname, ces quatre agents de santé, parmi lesquels le Dr Placide Mungui, étaient en mission officielle dans le cadre d’une enquête diligentée par l’École de Santé Publique de Kinshasa sur la couverture vaccinale contre la poliomyélite.

C’est au cours de cette mission que les agents ont été attaqués par la population, victimes d’une rumeur infondée liée au phénomène de prétendue “disparition mystique de sexe”, qui circule depuis quelques semaines dans la Tshopo.

« Deux d’entre eux ont été brûlés vifs, les deux autres tués, puis jetés dans la rivière », a déploré le Dr Buname. « Ils ont été accusés à tort, sans la moindre preuve scientifique. C’est un acte barbare que nous condamnons avec la plus grande fermeté. »

Le Conseil provincial de l’Ordre des médecins exige que justice soit faite et que les auteurs, commanditaires et complices de ces crimes soient identifiés, arrêtés et jugés publiquement.

« Tant que l’impunité perdurera, d’autres vies de soignants seront menacées », a averti le président provincial du COPROM.

Le COPROM a par ailleurs décidé de renforcer les conditions de participation des médecins aux missions de terrain, exigeant désormais des garanties sécuritaires claires avant tout déploiement dans les zones à risque. Dans les zones où les meurtres ont été commis, les activités médicales demeurent suspendues jusqu’à nouvel ordre.

Les médecins de la Tshopo appellent la population à rejeter les rumeurs et croyances sans fondement scientifique, tout en saluant la récente condamnation d’un individu à Kisangani à 12 mois de prison pour propagation de fausses accusations liées au même phénomène.

Ils félicitent également leurs collègues d’Isangi pour avoir observé avec dignité les 48 heures de grève et obtenu l’autorisation d’une marche en mémoire des victimes.

« Notre action n’est pas un acte de défiance envers les autorités », a conclu le Dr Buname, « mais un cri du cœur pour que plus jamais un médecin ne perde la vie pour avoir simplement exercé son métier. »

Rédaction.

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