Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé vendredi 12 décembre, l’interruption prématurée de ses activités médicales à Baraka, dans la zone de santé de Fizi, en raison de l’intensification des combats entre le M23 et les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par les Wazalendo.
Présente à Baraka depuis le mois d’août dernier, l’organisation humanitaire y avait lancé une opération d’urgence afin de lutter contre le paludisme, une maladie endémique particulièrement meurtrière en cette période de pluies.
Initialement prévue pour fin janvier, la clôture de cette intervention a été brutalement avancée à cause de la dégradation rapide du contexte sécuritaire.
L’avancée du groupe armé M23 et la prise de la ville d’Uvira, située à environ une centaine de kilomètres de Baraka, ont contraint MSF à évacuer l’ensemble de ses équipes de la zone.
Conséquence directe : les activités médicales à l’Hôpital général de Baraka ainsi que dans trois centres de santé sont désormais à l’arrêt.
Entre août et décembre, les équipes de MSF avaient pourtant réussi à prendre en charge plus de 25 000 personnes atteintes de paludisme. Un bilan significatif, alors que la région entre actuellement dans le pic de la saison palustre, période où les besoins médicaux explosent.
« Nous atteignons le pic de la saison du paludisme et nous sommes profondément inquiets, car nous ne sommes plus en mesure d’apporter le soutien nécessaire à la population », a déclaré Ton Berg, chef de programme de MSF au Sud-Kivu.
Outre la lutte contre le paludisme, MSF avait également pris en charge, entre septembre et octobre, 652 patients atteints de choléra, contribuant à endiguer efficacement l’épidémie dans la zone.
Des avancées sanitaires aujourd’hui mises en péril par l’insécurité persistante.
La situation à Baraka illustre les défis croissants auxquels font face les acteurs humanitaires au Sud-Kivu.
À Bunyakiri, les récents affrontements survenus dans le parc national de Kahuzi-Biega, opposant le M23 aux FARDC et aux Wazalendo, ont déjà entraîné une évacuation partielle des équipes de MSF.
Malgré ce contexte tendu, l’organisation assure que l’ensemble de ses activités médicales se poursuivent à l’Hôpital général de référence de Bunyakiri, au Centre hospitalier de Bitale ainsi que dans plusieurs centres de santé de la région.
Le retrait de MSF de Baraka souligne une fois de plus la vulnérabilité extrême des populations civiles, prises en étau entre l’insécurité armée et l’effondrement progressif de l’accès aux soins.
Rédaction.
