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Maniema/Élections : ce bilan des élus de 2018 dressé par l'analyste Juvénal Djende


Nombreux, sont ces électeurs du Maniema qui veulent savoir le bilan parlementaire de leurs élus tant nationaux que provinciaux de la législature finissante. Et ce, alors qu'ils sont appelés à participer aux élections générales du 20 décembre prochain.

C'est dans ce cadre qu'election-net.com a tendu son micro ce samedi 18 novembre 2023 à l'analyste Juvénal Djende Okitambundi pour une évaluation de la représentation de la province au niveau national et provincial durant la législature finissante. C'est dans un restaurant-bar de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, que le reporter d'election-net-com l'a rencontré, alors qu'il s'apprête à regagner la ville de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, où il est très connu comme enseignant de la faculté de droit de l'Université de Kindu et comme avocat inscrit au barreau du Maniema. Il y était venu à Lubumbashi où il s'est rencontré avec le correspondant d'election-net-com au Maniema dans le cadre de ses études de troisième cycle.


" Ce qui est vrai c'est que dans la représentation que nous avons désigné à l'occasion des élections de 2018, nous avons trouvé tout le monde là dedans. Quand je parle de tout le monde, c'est que je fais allusion aux différentes catégories des élus que nous avons eu à désigné. Il y a eu notamment les locaux, c'est-à-dire ceux qui vivent en permanence dans les circonscriptions électorales qui les ont désigné. Donc, c'est Kindu, Kasongo, Punia, Kailo... Donc, il y a certains qui ont été élus et qui vivent en permanence dans ces milieux là, dans leurs circonscriptions électorales. C'est ce que j'appelle les locaux. Mais il y a aussi ceux-là qui ont été élus, qui sont juste venus pour battre campagne mais qui vivent ailleurs. À Kinshasa, à Goma, à Lubumbashi, en-dehors du pays, qui ne sont pas des locaux. Ça c'est la première catégorie que j'ai vu, l'opposition entre les locaux et les non-résidents, ceux qui ne résident pas dans les circonscriptions ", a indiqué Juvénal Djende Okitambundi.

"Il y a aussi eu parmi ceux qui étaient élus, les gens qui ont beaucoup étudié, qui sont enseignants à l'Université, qui ont des doctorants, qui ont des licences, vraiment qui sont des grands intellectuels de ce pays, qui ont été élus, mais à côté d'eux, il y a aussi ceux-là qui ont été élus sans qu'ils y aient des grands diplômes de l'Université. Ça c'est la deuxième catégorie"

"Et la troisième c'est ceux-là qui ont toujours évolué à côté de la politique, qui avaient déjà un nom à Kindu, à Kasongo, à Punia, à Pangi, qui étaient déjà connu des noms. Mais d'autres qui sont venus comme des hommes nouveaux qu'on avait jamais connu, qui n'avait pas encore un nom dans sa circonscription électorale, dans les milieux où ils ont été désignés"

"Donc, tous les cas, que ça soit pour les uns ou pour les autres, ce que nous avons constaté remarqué ce que cette législature ne nous a pas permis d'avancer. Que ça soit au niveau national, parce que la majorité était du FCC, il y en a qui ont basculé vers l'Union sacrée, et d'autres qui ont estimé nécessaire de rester dans le FCC. Que ça soit ceux qui sont partis dans l'Union Sacrée pour l'assemblée provinciale, presque tout le monde qui est parti dans l'Union Sacrée, mais qu'est-ce que la province a reçu en retour du fait de leur adhésion au sein de l'Union sacrée ?", s'interroge-t-il, avant de répondre :

"On a vu que pendant cette période, il y a eu très peu d'appui du gouvernement central en faveur de la province. En suivant même le discours bilan du chef de l'État, le nom du Maniema n'a pas été suffisamment cité dans ce qu'il a réalisé durant son mandat. Toutes les fois qu'il s'adressait à la Nation, le président de la République ne citait la province du Maniema, je crois que c'est souvent lorsqu'il s'agissait de faire des faire des forages en faveur de la population ou du cantonnement des M23 dans la province du Maniema. C'était les deux cas où on citait la province du Maniema. Donc, ils n'ont pas su peser suffisamment pour faire orienter des projets dans la province du Maniema.

 Des missions régaliennes des députés et le bilan parlementaire des élus du Maniema de 2018

Des élus provinciaux

"Légiférer ? Au niveau provincial on a eu combien d'édits ? Je n'ai pas vu suffisamment d'édits. Au niveau provincial, on a enregistré quelques édits de fois inutile, parce que ce sont des copies déjà des édits votés dans les provinces soeurs du Sud et Nord-Kivu, notamment l'édit en rapport avec la fonction publique provinciale ou en rapport avec la protection des militants et défenseurs des droits de l'homme. C'était exactement les copies des édits déjà votés au niveau de certaines provinces de notre pays", fait remarquer Juvénal Djende Okitambundi.

Du bilan des élus nationaux

"Au niveau national j'ai vu les députés Bukanga qui a fait quelque chose et l'honorable Barthélémy. Ce sont les deux que j'ai vu souvent au niveau de l'assemblée nationale. Il y a eu les deux, Honorable Barthélémy l'élu de Pangi et Honorable Bukanga élu la ville de Kindu, qu'on a quand-même assez suffisamment vus à l'assemblée nationale en train de proposer quelque chose" souligne-t-il.

Du bilan des sénateurs élus du Maniema

"Et au sénat c'était un silence radio depuis que Mzee Alexis Thambwe Mwamba était éjecté de son poste de président du Sénat, par la suite on a pas eu les échos du Sénat. Donc, on a pas évolué au niveau provincial ", a-t-il déploré.

À lui de marteler :

"Au finish ce qu'on a constaté, c'est qu'en dépit de la présence de ceux-là que j'ai appelé des intellectuels, des gens qui ont beaucoup étudié, sur qui, on comptait beaucoup, on a constaté qu'à la législature passée, ces gens-là ce sont laissés conduire par ceux-là qui n'ont pas suffisamment étudié. Parce qu'on a vu s'éclater par exemple au niveau de l'assemblée provinciale, deux camps. On comptait encore un peu plus sur les élus locaux. On se disait quand-même qu'avec ces locaux que nous avons élus à Kindu, ou à Pangi et ailleurs dans les autres territoires ou circonscriptions électorales, qu'eux au moins pouvaient avoir le souci d'améliorer les conditions de vie de là où eux-mêmes vivent, on a vu que c'est plus les intérêts personnels qui ont pris le devant sur l'intérêt général", regrette Juvénal Djende Okitambundi, tout en fustigeant :

"On a fait partir un gouverneur qui se battait pour l'intérêt de tout le monde, pour le faire remplacer par un gouverneur qu'ils n'ont pas su contrôler qui, en fin des comptes a dribblé tout le monde".

Bilan des nouveaux venus en politique de 2018

"Il y a eu évidemment les nouveaux venus en politique. Des gens dont le nom n'était pas connu, on pensait qu'avec ce souffle nouveau-là, les gens qui viennent pour la première fois dans la politique, mais qui ont évolué dans un monde autre que la politique. Ceux qui ont évolué par exemple dans le monde des organismes internationaux, des ONG, là où il y a la discipline, là où il y a la bonne gestion, on les a vu aussi tous trempé dans le même système, et se comploter avec les anciens, et on a pas senti la différence entre les nouveaux et les anciens ", indique-t-il.

Pour lui, la législature finissante a été une déception totale pour ces trois catégories d'élus.

"Ce que moi je résume, c'était la déception de la part des intellectuels qui n'ont pas su conduire les autres, mais qui se sont laissés conduire par ceux qui ne sont pas intellectuels. Il y a la déception de la part des locaux qui n'ont pas su s'occuper des problèmes locaux, mais qui ont beaucoup plus regardé vers les propres intérêts. La déception de la part de ceux qui sont venus nouvellement, les nouveaux venus en politique, n'ont pas apporté un sang nouveau, mais qui se sont fait engloutir par l'ancien sang du monde politique. Et c'est la déception même de ces gens-là qui vivent dans la diaspora, ces gens-là en qui nous on croyait qu'ils pouvaient amener des idées nouvelles de là où ils vivent pour qu'ils copient les modèles, les exemples du mode de vie de là où ils vivent, des conditions des vies de là où eux vivent pour qu'ils viennent un peu les implémenter chez nous, on a pas vu leur apport pendant cette période là. Et donc, on a senti que ça n'a pas marché", a-t-il chuté.

Avec Election-net-com

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