A quelques jours du début de la campagne électorale pour les élections générales du 20 décembre prochain, la ville de Kisangani plonge dans une crise sécuritaire sans précédent.
Un conflit intercommunautaire opposant depuis février dernier les membres des communautés Mbole et Lengola, trouble la paix et la quiétude des habitants de Kisangani, troisième ville de la République démocratique du Congo (RDC). Depuis, la cause réelle de ce différend est à l'origine d'un vif débat entre politiques et acteurs de la société civile.
Plusieurs acteurs de la société civile de la Tshopo déclarent que la signature des contrats d'occupation provisoire des terres d'une durée de cinq ans, signés en 2022 entre "la société CAP CONGO et le gouvernement provincial de la Tshopo" est l'élément déclencheur de ce conflit interethnique. Des allégations toujours réfutées par le gouvernement provincial. Ce dernier qualifie ces accusations d'intox visant à salir l'exécutif provincial et à désorienter l'opinion publique.
Présentement, ce conflit embrasse plusieurs coins et tribus. Les Kumu et Mituku se seraient rangés du côté des Lengola, alors que les Topoke et Mongo feraient un ralliement avec les Mbole d'après certaines sources indépendantes.
Du coup, le conflit prend une allure très inquiétante et porte même la responsabilité de certains cas de meurtres ordinaires et règlement des comptes. Des journées de paniques générales se succèdent et la peur s'agrandit dans les chefs des plusieurs habitants de Kisangani. C'est qui a poussé les autorités à multiplier des déclarations sur la chaîne officielle, pour calmer les esprits.
La police nationale congolaise ( PNC) dit avoir le contrôle de la situation. Le service titulaire de l'ordre public, prend des mesures visant à protéger les populations civiles et leurs biens. Elle interdit tout attroupement de plus de cinq personnes sur la voie publique et la circulation des armes blanches comme les machettes et flèches.
Le bilan des atrocités est très lourd. Plus de 500 personnes sont mortes tuées souvent par machettes, de nombreux blessés et plusieurs maisons incendiées sont également enregistrés par les organisations de la société civile, comme groupe Lotus qui livrait son bilan sur la radio Top Congo.
Ces affrontements intercommunautaires , sont à l'origine du déplacement massif des nombreux habitants estimés à plus des 20 milles personnes.
A la rive gauche de Kisangani, des villages comme : Ngenengene, Kubagu, Osio, Lokata, Mabgololo, Hassan2, Yalisombo, Bando, Bego, et Kumu le long du fleuve Congo sont vidés de leurs habitants selon la société civile sauti ya Lubunga.
La plupart des déplacés sont des électeurs ayant abandonnés tous dans leurs habitations dont leurs cartes d'électeurs.
Actuellement, ils sont cantonnés dans 5 sites " la maison communale , la paroisse sainte Marthe et le camp Lukusa dans la commune de Lubunga. La paroisse Saint Gabriel dans la Makiso et d'autres se trouvent à la maison communale de Kisangani ".
L'accès sur ces sites est totalement rétréci notamment aux acteurs politiques candidats à la députation Nationale et provinciale.
Ce problème sécuritaire devient un véritable défi à relever au plus vite avant le début de la campagne électorale. Plusieurs observateurs qui se sont confiés à la clocheducongo.com redoutent de la participation de ces déplacés sans carte d'électeurs aux scrutins.
Ils s'intéressent également sur le sort des candidats qui risquent de ne pas battre campagne dans les camps des déplacés et les zones en trouble craignant des attaques à leur endroit.
Noter que jusqu'à présent, certains présumés auteurs des tueries, sont déjà aux arrêts et transférés à la justice pour être jugés. Les commanditaires de ce conflit et d'autres auteurs des tueries restent inconnus du public. Les services spécialisés ( notamment l'unité spéciale de la PNC) envoyés à Lubunga par le chef de l'État Félix Tshisekedi continuent à les traquer.
Rédaction.