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Kisangani : l'interruption de l'indemnisation forfaitaire des victimes des guerres exigée

Dans un point de presse animé à Kisangani mardi 25 juin 2024, la dynamique des mouvements citoyens et organisations de la société civile de la Tshopo, ont dénoncé la gestion opaque qui caractérise les animateurs du Fonds spécial de Répartition de l’Indemnisation des Victimes des Activités illicites de l’Ouganda en RDC ou de leurs ayant-droits (Frivao), un établissement public créé en 2019. 
Cet Etablissement est chargé de repartir les fonds que la République de l'Ouganda paie progressivement pour réparer les préjudices causés par son armée dans une période allant de 1998 jusqu'à 2003 en RDC, précisément dans l’espace grande orientale qui est composé aujourd’hui de quatre provinces à savoir : la Tshopo, l’Ituri, le Haut-uele et le Bas-uele. Cette répartition des fonds aux victimes doit se faire en catégories. Ainsi les victimes sont reparties en trois catégories : les cas des préjudices corporels 69%, les cas des dommages aux biens 12% et les pillages des ressources naturelles 18%. Les deux premières catégories concernent l’indemnisation individuelle et la troisième consiste à l’indemnisation collective indique la dynamique des mouvements citoyens et organisations de la société civile. 

Cette organisation précise que Frivao accomplira la tache de percevoir l’intégralité des fonds alloués à l’indemnisation des victimes qui transitent au ministère de la justice qui les réceptionne. Frivao devrait également ouvrir des bureaux opérationnels dans tous les territoires et localités ayant fait l’objet des activités illicites de l’Ouganda dans toutes les Provinces de l'Est.

 "C’est depuis avril 2023 que le chef de l’Etat a signé une ordonnance nommant les animateurs de cet établissement public. Aujourd’hui une année après, cet Etablissement est dans l’incapacité totale d’ouvrir même un seul bureau à part son siège national qui est basé à Kisangani chef lieu de la province de la Tshopo. Il n’est même pas en mesure de faire l’identification des victimes qui est sa première mission. Chose grave, contre toute attente, Frivao procède à la remise d’un montant forfaitaire à un très petit nombre des victimes de Kisangani, hors même le nombre exact des victimes de la ville Martyre n’est même pas encore connu sans parler de celles d’autres provinces"indique la dynamique. 

A elle d'ajouter :

"Le nombre total des victimes par catégorie étant une base fiable de répartition, il y a inopportunité de continuer avec cette remise avant de connaitre le nombre total des bénéficiaires. Au-delà de ça les victimes excluent risqueraient de revendiquer violemment leur droit et plonger la ville dans une situation de troubles à l’ordre public inimaginable".

Les activistes pro-démocratie de Kisangani et autres membres des OSC s'opposent catégoriquement à cette démarche qui ne vise qu'à tromper la vigilance des membres de la commission de suivi.

" Il y a aucune urgence de remettre une somme modique aux victimes de Kisangani avant de finir l’enregistrement général de toutes les victimes. Les explications de revenir avec un autre montant de plus ne tiennent pas debout, d’autant plus que le nombre total des victimes par catégorie demeure inconnu.
Cette façon de faire dénote le manque de transparence, de leadership et faible capacité managériale dans le chef des animateurs de Frivao. Ces déficits sont à l’origine du blocage de l’avancement de processus d’identification et répartition des fonds aux victimes de quatre provinces concernées malgré les versements réguliers des fonds dans le acompte des victimes par l’Ouganda" ont-ils renchéri. 

A cet effet, la dynamique des mouvements citoyens et organisations de la société civile de la Tshopo exige :

Au Gouvernement de la République

-De ne pas céder aux manœuvres dilatoires de l’Ouganda qui veut s’acquitter par les services rendus où le payement en nature, car les victimes n’attendent que la stricte exécution de l’arrêt de la C.I.J ; 

-De doter au Frivao les moyens conséquents pour son bon fonctionnement dans tous les sites qui vont abriter les bureaux opérationnels comme prescrit dans le décret de sa création.

A la coordination de Frivao

-D’arrêter la remise des montants forfaitaires aux victimes de Kisangani avant de finir l’identification générale de celles-ci ;

-De remplir les effectifs des membres de la coordination pour accélérer les démarches dans toute l’étendue concernée ;

-De procéder à l’installation, en toute urgence des bureaux opérationnels dans toutes les entités concernées ;

-De faire un partage équitable par catégorie et cela dans toutes les provinces concernées. 

-De mettre fin aux disfonctionnement managérial et des pratiques inacceptables, notamment le favoritisme, le clientélisme lors de l’enregistrement des victimes, ainsi que le traitement de deux poids, deux mesures du personnel.

Aux victimes directes

-De rester calmes et sereins, car la dynamique veille à leurs droits et nous ne peut tolérer aucun dérapage dans la répartition de leurs fonds ;

-De ne pas accepter tout montant forfaitaire que Frivao propose avant la fin de l’enregistrement complet des victimes, car le nombre total de victimes par catégorie constitue la vraie base de répartition.

LEHANI SALUMU DAVID

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