L'audience concernant François Rubota et Mike Kasenga dans l'affaire des forages et lampadaires s'est déroulée ce lundi 23 décembre devant la Cour de cassation à Kinshasa. Le ministère public a demandé des peines de 5 et 20 ans de travaux forcés pour François Rubota et Mike Kasenga, respectivement. L'affaire est actuellement en délibéré au tribunal, qui s'engage à rendre son verdict le 22 janvier 2025.
Le ministère public a affirmé que le prévenu Mike Kasenga avait reçu une somme de 71 816 829 USD pour la réalisation des forages, cependant il n'a alloué que 24 853 669 USD. Les 46 963 160 USD restants ont été alloués à ses comptes bancaires. Il a donc requis une peine de 20 ans de travaux forcés pour Mike Kasenga. Le procureur a également demandé qu'après l'exécution de la peine, une interdiction de 10 ans soit imposée au prévenu concernant le droit de vote, l'accès à un poste dans la fonction publique et semi-publique, ainsi que la possibilité de libération conditionnelle ou de réinsertion.
Concernant l'accusé François Rubota, le parquet a affirmé qu'il aurait assisté Mike Kasenga dans la réalisation du détournement et a requis une peine de 5 ans de travaux forcés. De plus, il a demandé que le prévenu soit frappé d'une interdiction de 5 ans post-exécution de la peine, du droit de vote et d'éligibilité, l'interdiction d'occuper des postes dans la fonction publique ou semi-publique, ainsi que la perte du droit à la libération conditionnelle ou à la réinsertion.
Le Ministère public met en accusation les faits aux prévenus. À Mike Kasenga, il est reproché, en tant que représentant du consortium CVR Construct Cameroun Sarl et Sotrad Water, d’avoir détourné la somme de 46 963 160 dollars américains, représentant le solde des 71 816 829 dollars reçus du ministère des Finances pour l’installation de 241 forages et de stations mobiles de traitement d’eau. François Rubota, pour sa part, est accusé de complicité, ayant sollicité le Ministre des Finances pour le paiement de la somme totale à Kasenga, alors que ce dernier n’avait pas encore livré les infrastructures prévues par le contrat signé le 21 avril 2021. Ce procès, qui soulève de nombreuses interrogations sur la gestion des fonds publics, est à suivre de près.
Franck YENGA