Dans un communiqué officiel publié ce jeudi 6 mars, le vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur, Jacquemain Shabani, a dénoncé avec fermeté les exactions commises par l'armée rwandaise et le groupe armé M23 contre les populations civiles dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Les crimes documentés sont d'une cruauté inouïe, incluant des exécutions sommaires de personnes malades et blessées, ainsi que des familles forcées de céder leurs enfants pour être enrôlés de force dans des formations militaires.
Dans son communiqué, Jacquemain Shabani alerte sur la volonté manifeste d’épuration et d’occupation menée par l’armée rwandaise dans les zones sous son contrôle. Selon le gouvernement congolais, cette stratégie repose sur l’installation de populations rwandaises et la mise en place d’une administration parallèle, ce qui constitue une violation flagrante de la souveraineté nationale et une menace directe pour la stabilité de la région.
Le vice-Premier ministre met également en lumière les recrutements forcés orchestrés par l'armée rwandaise et le M23-AFC, visant principalement les jeunes, y compris les mineurs et les élèves.
Lors d’une réunion tenue dans le territoire de Nyiragongo, des responsables locaux ont été contraints de livrer trois enfants sur cinq pour un entraînement militaire forcé, une pratique qui soulève de graves préoccupations éthiques et humanitaires quant au sort des enfants en temps de guerre.
Face à cette situation dramatique, le gouvernement congolais poursuit ses efforts de documentation des crimes commis sous l’instigation de Kigali, en vue de porter ces dossiers devant les instances internationales et d’obtenir justice pour les victimes.
"Nous ne pouvons pas rester silencieux face à ces atrocités. Il est impératif que la communauté internationale prenne conscience de cette tragédie et agisse pour protéger les populations congolaises, restaurer la paix et mettre fin à l'impunité", a déclaré Jacquemain Shabani.
Le gouvernement de la RDC réitère son appel urgent aux Nations Unies, à l'Union Africaine et aux organisations de défense des droits de l'homme pour une intervention rapide et décisive afin de stopper l’escalade de la violence et empêcher une catastrophe humanitaire encore plus grande.
Franck YENGA