Ce partenariat, justifié officiellement par la volonté de “promouvoir l’image de la RDC à l’international” et d’attirer des investisseurs étrangers, suscite une vague d’indignation à travers le pays.
Plusieurs voix issues de la société civile, du monde sportif et de la jeunesse militante dénoncent un projet qualifié "d’irresponsable, indécent et incohérent”, au regard de la situation économique et sociale du pays.
« Comment peut-on envisager de sponsoriser un club étranger quand notre propre championnat national, la Linafoot, est à l’agonie, sans financement ni calendrier stable ? », s’interroge Bienvenu Matumo, Militant du mouvement citoyen LUCHA.
Les signataires de la tribune rappellent que le football congolais meurt en silence, faute d’infrastructures, de soutien aux clubs locaux, et de droits de diffusion décents.
Les militants pointent également du doigt le paradoxe d’un pays où les routes sont impraticables, l’accès à l’eau potable limité, l’électricité instable, et les aéroports vétustes, qui ambitionnerait malgré tout de soigner son image à l’étranger via un logo sur un maillot de football.
« Ce n’est pas un contrat de sponsoring qui va effacer les coupures d’eau, les inondations ou les hôpitaux délabrés », souligne Jedidia Mabela, directeur de l’organisation AJDDH l'un des signataires.
La RDC figure parmi les pays les plus corrompus au monde, avec une insécurité persistante, notamment à l’Est du pays. « Aucun investisseur sérieux ne se laissera duper par un simple coup de com’ », alerte Dirk Shaka, activiste et organisateur communautaire.
Pour les signataires, ce projet est perçu comme une insulte à la dignité des Congolais. Dans un pays où des millions de citoyens manquent de soins de santé, d’éducation et d’opportunités d’emploi, injecter des millions d’euros d’argent public dans un club étranger relève du mépris.
« Ce n’est pas de la promotion, c’est du gaspillage pur et simple », affirme Emmanuel Mabunguta, de l’organisation Justice en Action.
Face à cette situation, les signataires appellent le gouvernement à renoncer immédiatement à ce projet, et à rediriger les fonds vers les urgences nationales : infrastructures, santé, éducation, emploi, et développement du sport local.
« La RDC a besoin de routes, d’écoles, d’hôpitaux, pas de logos sur des maillots en Europe. »
Rédaction.
