La persistance de l’activisme des groupes armés dans la province de l’Ituri, notamment dans les territoires de Djugu et d’Irumu, continue de provoquer des déplacements massifs des populations.
Fuyant les violences, des milliers de familles trouvent refuge dans des zones jugées plus sécurisées.
À une dizaine de kilomètres de Bunia, chef-lieu de la province, le site de déplacés de Kigonze abrite aujourd’hui plus de 15.000 personnes regroupées en 3.600 ménages. Dans des conditions sanitaires et alimentaires extrêmement précaires, ces familles disent n’avoir reçu aucune assistance humanitaire depuis plus de quatre ans.
Cette situation accentue la vulnérabilité des femmes et des jeunes filles, exposées à de graves violences basées sur le genre : prostitution forcée, exploitation sexuelle, harcèlement et agressions sexuelles.
Face à cette réalité alarmante, l’ONG AJDDH (Action pour la Justice, le Développement et les Droits Humains) a initié une assistance humanitaire au profit de 20 femmes déplacées, victimes indirectes des conflits armés et de la crise humanitaire.
Sélectionnées sur base de leur extrême vulnérabilité et de leurs aptitudes à entreprendre de petits commerces, ces bénéficiaires ont reçu un fonds de démarrage destiné à lancer des activités génératrices de revenus. L’objectif : leur permettre de se relever économiquement tout en réduisant les risques d’exposition aux violences sexuelles.
Cette action caritative, financée exclusivement par les moyens propres de l’AJDDH, s’inscrit dans la double mission de l’organisation : prévenir les violences basées sur le genre et soutenir la résilience des communautés affectées par les conflits armés.
Pour l’AJDDH, investir dans l’autonomisation économique des femmes déplacées constitue un levier essentiel non seulement pour améliorer leurs conditions de vie, mais aussi pour leur redonner dignité et espoir dans un contexte de crise prolongée.
Rédaction