Le chantier de réhabilitation et de modernisation de la route menant à l’aéroport international de Bangboka, exécuté par l’entreprise SOPECO, est au cœur de vives critiques de la société civile.
Qualité jugée médiocre, soupçons de détournement des fonds alloués et lenteurs dans l’exécution : les accusations ne manquent pas.
Face à cette controverse, le ministre provincial des Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction (ITPR), Héritier Likaka Balombo, a effectué une descente ce lundi 22 septembre dans les installations de l’entreprise.
Accompagné de son chef de cabinet, le ministre a convié à cette visite le président provincial de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile (NDSCI), Me Christian Kambi Mateleka, ainsi que des journalistes.
L'objectif était de permettre un échange direct entre la société civile, le gouvernement provincial et l’entreprise SOPECO sur l’état réel d’avancement des travaux.
Le directeur de SOPECO a rappelé que le contrat, signé en novembre 2022 pour un montant global de 30 millions de dollars américains, avait démarré effectivement en 2023. À ce jour, l’entreprise dit avoir perçu 23 millions USD. Mais les travaux ont connu plusieurs arrêts cumulant environ 13 mois, liés selon l’entreprise à des retards de décaissement et à des financements insuffisants.
Actuellement, SOPECO affirme avoir relancé le chantier. L’entreprise fabrique 322 buses destinées à être installées sur 23 points de passage d’eau identifiés comme critiques. Le délai annoncé pour l’achèvement est de 180 jours ouvrables.
« Il s’agit d’adapter ces points avec des buses de dimensions appropriées afin de garantir une évacuation efficace des eaux et éviter d’autres effondrements », a précisé le ministre Héritier Likaka.
Celui-ci a salué la vigilance de la société civile, qu’il encourage à « poursuivre dans cette dynamique constructive ».
De son côté, la NDSCI se félicite de cette réunion tripartite. « Nous avions émis des doutes concernant la qualité des travaux au regard des 23 millions déjà décaissés. Aujourd’hui, nous avons obtenu des explications techniques de SOPECO et des clarifications du ministre », a déclaré Me Christian Kambi.
La nouvelle dynamique de la société civile promet de produire prochainement un rapport détaillé assorti des recommandations à l’attention du ministère des ITPR et de l’entreprise. Quant à la question d’un éventuel recours judiciaire, la NDSCI préfère temporiser : « C’est une décision qui sera réévaluée collégialement avec les autres acteurs », a indiqué son président.
La visite s’est terminée sur une note positive, marquée par des échanges qualifiés de « francs et constructifs ».
Rédaction.