Le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des Sceaux, Guillaume Ngefa Atondoko Andali, a reçu ce jeudi au Palais de la Justice le père de la petite Dahlia Baswe, décédée tragiquement dans l’effondrement d’un mur du Cercle Hippique de Kinshasa (CHK).
Âgée de quatre ans, la fillette a perdu la vie dans la nuit du 1er au 2 mai 2025 à Ngaliema, dans le quartier Joli Parc, lorsque le mur en construction appartenant à la société Modern Construction s’est écroulé sur la maison familiale. Selon les premiers éléments, la structure aurait cédé sous la pression du sable et des eaux de pluie accumulés derrière l’enceinte.
À la sortie de l’audience, Andy Baswe Tshikwakwa, père de la victime, a raconté avec émotion avoir alerté à plusieurs reprises les responsables du chantier sur les fissures du mur.
« J’avais signalé le danger à deux reprises. Le mur se fragilisait, le sable s’accumulait dangereusement. On m’a promis d’en parler à la direction, mais rien n’a été fait », a-t-il confié.
La nuit du drame, le mur s’est effondré, ensevelissant la petite Dahlia dans son sommeil. Quelques heures après, son grand-père a également succombé, terrassé par la douleur.
Très touché par ce récit, le ministre Guillaume Ngefa a exprimé ses condoléances et assuré qu’il suivrait personnellement le dossier. Il a réaffirmé la volonté du gouvernement de faire toute la lumière sur cette affaire.
« La justice ira jusqu’au bout de la vérité. La vie, la dignité et la protection de l’enfant sont des priorités absolues de notre action », a déclaré le ministre.
Le dossier est désormais entre les mains des juridictions compétentes, qui devront établir les responsabilités de la société Modern Construction, propriété de l’homme d’affaires Harish Jagtani.
Pour le père de Dahlia, la démarche n’est pas animée par la colère, mais par un besoin de reconnaissance et de justice.
« Je ne veux pas accuser qui que ce soit, mais ma fille avait une vie, une valeur. Sa mort ne peut pas rester sans réponse », a-t-il déclaré, visiblement ému.
Au-delà de ce drame individuel, cette tragédie relance le débat sur la sécurité des chantiers urbains et sur la rigueur des contrôles dans une capitale en pleine expansion. En recevant le père de la victime, le ministre Ngefa a tenu à rappeler que la justice congolaise doit être non seulement ferme et équitable, mais aussi humaine et compatissante face à la douleur des citoyens.
Franck YENGA
