Les activités commémoratives du 24e anniversaire de la guerre de six jours, se sont achevées à Kisangani ce lundi 10 juin 2024. A cette occasion, le mouvement des femmes leaders Amani ku Tshopo, une structure qui réunit les femmes de la société civile a organisé dans la cathédrale notre dame du très saint Rosaire de l'archidiocèse de Kisangani, située dans la commune de la Makiso, un culte œcuménique et une marche pacifique.
Les mouvements citoyens comme Lutte pour le changement ( Lucha), et Filimbi ainsi que des organisations de défense des droits humains, se sont joints aux femmes pour hausser de nouveau le ton en exigeant la réparation équitable, la justice transitionnelle et les institutions fortes et républicaines pour des garanties de non répétition des crimes odieux et une paix durable.
Dans leur déclaration lue au cimetière de six jours après la marche, les femmes, les défenseurs des droits humains et les activistes pro-démocratie de la Tshopo, ont rappelé que les affrontements qui ont opposé les armées Rwandaise et ougandaise à partir de 9 heures du 5 juin 2000, ont causé des nombreuses pertes en vies humaines et des nombreux blessés et d'énormes dégâts matériels.
" 24 ans après, les Boyomaises et Boyomais attendent toujours justice et réparation. Les victimes gardent l'espoir, mais le processus d'indemnisation devient long.Si l'Ouganda a été condamné le 9 février 2022 par la cour de justice internationale pour à payer à la RDC des frais de réparation évalués à 325 millions de dollars, le Rwanda lui a refusé de reconnaître la compétence de la C.I.J et poursuit encore ses interventions militaires sur le sol congolais. Il n'a jamais été condamné pour ses crimes commis hier encore moins pour ceux d'aujourd'hui " indiquent les manifestants.
Ils notent avec regret le refus de l'organisation des Nations-Unies ( ONU) de publier la liste des auteurs présumés contenus dans le rapport Maping restée secrète jusqu'à présent. Les bourreaux à leur tour , ont été promis à d'importantes responsabilités civiles et militaires et exercent aujourd'hui des hautes fonctions.
Ainsi, les femmes leaders Amani ku Tshopo et les activistes pro-démocratie ont fait plusieurs recommandations.
Au chef de l'État :
- De saisir formellement l'ONU pour demander la création d'un tribunal pénal international afin d'organiser des poursuites à l'endroit des auteurs des crimes commis en RDC et de rendre publique la liste de tous les auteurs présumés des crimes inventoriés.
- D'accélérer le processus de la mise en place de la justice transitionnelle afin de mettre fin à l'impunité et surtout sceller la réconciliation entre les victimes et leurs bourreaux.
- De mettre en place un mécanisme de vérification des antécédents criminels en vue de bannir de la fonction publique civile et militaire à vie les auteurs présumés des graves crimes
- D'instruire le conseil supérieur de la magistrature d'appliquer scrupuleusement le droit surtout en ce qui concerne différents crimes commis sur tout le territoire national.
Au Gouvernement central :
. D'accélérer le processus d'indemnisation des victimes par Frivao et ceci dans la transparence totale
- Réaliser un audit international sur la gestion financière de Frivao
- Mettre à la disposition des institutions judiciaires des moyens conséquents pour la poursuite des présumés crimes afin de mettre un terme à l'impunité qui semble devenir la règle dans notre pays
- D'assurer la reconstruction de la ville de Kisangani conformément à l'une des résolutions adoptées au dialogue inter congolais.
Noter que d'autres recommandations ont été formulées à l'endroit des institutions politiques de la province de la Tshopo.
Lehani Salumu DAVID.