Malgré l'annonce des nouveaux tarifs de transport par le gouvernement de la République Démocratique du Congo, une situation préoccupante persiste dans la capitale, Kinshasa. Depuis la fixation officielle des prix le lundi dernier, de nombreux chauffeurs de taxi continuent de pratiquer des tarifs supérieurs, suscitant l’indignation des usagers. Ce vendredi 10 décembre 2024, La Cloche du Congo a constaté sur le terrain que ces directives peinent à être respectées, alimentant une tension palpable entre conducteurs et passagers.
Dans plusieurs quartiers de Kinshasa, les passagers dénoncent des écarts flagrants entre les tarifs fixés et ceux imposés par les chauffeurs. Un usager rencontré au Quartier 1 a confié son mécontentement :
"Le gouvernement a fixé le tarif pour Victoire à 1000 FC, mais ici, on nous demande 2000, voire 2500 FC. Pour aller en ville, certains chauffeurs réclament jusqu'à 4000 FC. C'est inacceptable !"
Il appelle à une intervention urgente des autorités, suggérant notamment le déploiement d’agents de contrôle aux principaux arrêts pour surveiller l'application des prix officiels :
"Les chauffeurs qui ne respectent pas les tarifs devraient être sanctionnés. Nous, citoyens, devons apprendre à respecter l’État et ses décisions."
Face à ces accusations, les chauffeurs de taxi expliquent leurs difficultés à appliquer les tarifs fixés. Ils évoquent les embouteillages chroniques de Kinshasa comme principal obstacle. Selon eux, ces bouchons prolongent les trajets et augmentent les coûts opérationnels, les obligeant à revoir leurs prix pour éviter des pertes financières.
Un chauffeur, visiblement frustré, a partagé son expérience :
"Nous ne refusons pas de respecter les tarifs. Mais imaginez, pour un trajet vers la ville, il nous faut parfois trois heures à cause des embouteillages. Ce temps perdu impacte directement notre revenu."
Cette situation met en lumière des défis structurels de la vie urbaine à Kinshasa. Si le gouvernement souhaite réguler le secteur des transports, il est évident que des solutions durables doivent être trouvées pour concilier les intérêts des usagers et des chauffeurs.
Pour certains experts, cette crise est aussi le reflet d’une gestion inadéquate des infrastructures urbaines. La congestion routière, l’absence de voies alternatives et le manque de discipline dans la circulation exacerbent les tensions.
Face à cette situation, les Kinois attendent une réponse ferme et pragmatique des autorités. Le respect des tarifs officiels doit être accompagné de mesures pour améliorer la fluidité de la circulation et soutenir les chauffeurs confrontés à des pertes financières.
Franck YENGA