L'Union européenne a convoqué l'ambassadeur du Rwanda dans un communiqué soulignant les inquiétudes croissantes liées à l'offensive en cours des Forces de défense rwandaises (RDF) et du groupe armé M23 dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans un élan de fermeté, l'Union européenne a condamné cette offensive, qualifiée de sérieuse violation du cessez-le-feu établi dans le cadre du processus de Luanda. « L'UE condamne fermement cette offensive, qui constitue une violation du cessez-le-feu décidé sous les auspices du processus de Luanda et un recours continu à la force contre l’intégrité territoriale de la RDC », a précisé le communiqué.
L'Union européenne exige également que le gouvernement rwandais retire toutes ses troupes du territoire congolais. « Le gouvernement rwandais doit immédiatement retirer toutes les troupes des RDF du territoire de la RDC et cesser de soutenir le M23 et tout autre groupe armé », ont affirmé les responsables européens dans ce même communiqué.
En parallèle, l'UE a appelé le Rwanda ainsi que toutes les parties impliquées à cesser les hostilités et à relancer les négociations, réaffirmant ainsi son soutien aux efforts africains pour parvenir à une résolution pacifique du conflit. « Nous exhortons le Rwanda et toutes les parties au conflit à cesser immédiatement toutes les hostilités et à renouer le dialogue », a-t-elle ajouté.
La convocation de l'ambassadeur rwandais intervient peu après l'annonce des sanctions prononcées par les États-Unis à l'encontre de deux figures clés : James Kabarebe, un général rwandais à la retraite et ministre d'État responsable de l'intégration régionale, ainsi que Lawrence Kanyuka, le porte-parole du M23. L'Office of Foreign Assets Control (OFAC) a inscrit ces deux individus sur sa liste noire en raison de leur rôle dans les actions déstabilisatrices des RDF et du M23 en RDC.
Cette initiative a été reçue « favorablement » par le gouvernement congolais. Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a exprimé son soutien sur les réseaux sociaux : « Ceci marque le début d’une longue série de sanctions que nous souhaitons plus robustes de la part du Conseil de Sécurité de l’ONU, de l’Union Européenne (UE) et d’autres partenaires, afin de contraindre le Rwanda à retirer ses troupes et à cesser ses activités criminelles sur notre sol. »
Franck YENGA