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RDC : MSF tire une sonnette d'alarme sur une situation humanitaire préoccupante en Ituri

Une recrudescence alarmante des violences en Ituri met en péril la vie de nombreux civils, alerte l’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) dans un rapport publié ce mardi 25 mars 2025. 
Intitulé "Risquer sa vie pour survivre", ce document met en lumière l’intensification des attaques, l’aggravation des déplacements forcés et la détérioration des conditions d’accès aux soins de santé.

Depuis le début de l’année 2025, les violences en Ituri ont causé le déplacement d’au moins 100 000 personnes, selon les Nations unies. Entre janvier et février, plus de 200 civils ont été tués et des dizaines d’autres blessés, souvent dans des conditions atroces.

« Ces attaques surviennent après des décennies de violences qui obligent sans cesse les civils à fuir et à tout recommencer, Pire encore, ce que nous voyons et entendons ne représente que la partie émergée de l’iceberg» déplore Alira Halidou, chef de mission de MSF en RDC.

Les équipes médicales de MSF en Ituri rapportent des cas particulièrement choquants. En février, elles ont pris en charge des enfants de 4 ans et des femmes enceintes blessés par des balles et des machettes après des attaques de milices dans le territoire de Djugu. Parmi les victimes récentes, une femme enceinte de huit mois et ses deux filles, âgées de 4 et 16 ans, ont été grièvement blessées à coups de machette.

L’insécurité grandissante affecte aussi les structures de santé. Dans le territoire de Djugu, près de 50 % des centres de santé ont été détruits ou déplacés. En mars, l’hôpital général de Fataki a dû suspendre ses activités, privant des milliers de patients de soins médicaux essentiels.
« Les médecins eux-mêmes risquent leur vie, » confie un soignant interrogé par MSF. Malgré la fermeture de son centre médical pendant deux mois, il a continué à pratiquer des césariennes clandestinement. « C’était dangereux, mais si nous ne le faisions pas, les femmes mouraient. »

Même dans les camps de déplacés, les civils ne sont pas à l’abri. En septembre 2024, MSF a soigné cinq personnes blessées par balles lors d’une attaque contre le site de Plaine Savo, dans la zone de santé de Fataki.

La situation est d’autant plus dramatique pour les femmes, qui sont particulièrement vulnérables aux violences sexuelles lorsqu’elles sortent chercher du bois ou travailler dans les champs. Entre 2023 et 2024, 84 % des victimes de violences sexuelles traitées par MSF à Drodro ont été agressées dans ces conditions. 

Alors que l’accès aux soins se dégrade, l'insécurité alimentaire explose : 43 % de la population de l’Ituri souffre désormais de malnutrition chronique. Dans les camps de déplacés, les maladies diarrhéiques et respiratoires touchent particulièrement les enfants, aggravant une situation sanitaire déjà catastrophique.
Face à cette urgence, MSF appelle les groupes armés, étatiques et non étatiques, à épargner les civils et les infrastructures de santé, tout en exhortant la communauté internationale à renforcer son assistance humanitaire.

« Les populations de l’Ituri ne devraient pas avoir à risquer leur vie pour accéder aux soins, à la nourriture ou simplement pour survivre, » martèle MSF dans son rapport.

Rédaction

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