La tension politique reste vive à la Tshopo. Dans une correspondance datée du 30 octobre 2025, le vice-Premier ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Shabani Lukoo Bihango Jacquemain, remet en cause la procédure ayant conduit à la déchéance du gouverneur Paulin Lendongolia Lebabonga, votée par l’Assemblée provinciale le lundi 27 octobre dernier.
Adressée au président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, avec copie réservée à plusieurs autorités provinciales, la correspondance du VPM fait état de “graves irrégularités” dans la conduite de la plénière.
Selon Shabani Bihango, la motion de défiance a été votée en violation des principes de contradictoire, du droit de réponse, de transparence et de loyauté institutionnelle.
Il rappelle également que cette démarche contrevient à l’esprit de l’Acte d’engagement signé à l’issue de l’atelier sur la stabilisation des institutions provinciales tenu du 2 au 3 septembre 2025 à Kinshasa.
Dans sa lettre, le vice-Premier ministre met en garde contre les conséquences politiques d’une telle démarche à un moment où, souligne-t-il, “la nation demeure confrontée à une grave crise sécuritaire dans sa partie orientale.”
Il appelle les membres du Comité provincial de sécurité à prendre toutes les dispositions nécessaires pour préserver la stabilité des institutions de la province.
Au niveau provincial, cette correspondance, largement relayée par les proches du gouverneur, suscite des interprétations divergentes.
Pour le camp Lendongolia, il s’agit d’un désaveu clair de la décision de l’Assemblée provinciale et d’un appui institutionnel majeur pour leur cause.
Certains affirment que le VPM de l’Intérieur rejette implicitement la déchéance et qu’il en fera part de ces irrégularités au Président de la République ainsi qu'à la justice, déjà informée du dossier.
En revanche, dans le camp de l’Assemblée provinciale, le ton reste inchangé. Ce dernier estime que la plénière est souveraine et que le vice-Premier ministre n’a pas qualité pour annuler ou suspendre une décision issue d’un vote démocratique.
Entre lectures contradictoires et bras de fer institutionnel, la crise politique à la Tshopo semble s’enliser.
Rédaction.
