La jeune militaire était reprochée d’avoir posé en uniforme de service aux côtés de son époux, également en tenue, lors de la cérémonie de leur mariage religieux. Ce geste, jugé contraire aux règlements internes des forces armées, a conduit à son passage devant la juridiction militaire.
Dans son délibéré, le major magistrat Christian Safari, président du tribunal, a confirmé la culpabilité de l’adjudante pour non-respect des instructions hiérarchiques, tout en précisant que la décision se voulait à la fois pédagogique et mesurée.
« Vous avez enfreint les consignes militaires en vous faisant photographier en uniforme dans un cadre non autorisé », a expliqué le juge avant de prononcer la sentence.
Le tribunal a condamné Sarah Ebabi Bonga à douze mois de servitude pénale, entièrement assortis d’un sursis. Concrètement, cette décision signifie qu’elle n’ira pas en détention, sauf en cas de récidive. Elle pourra ainsi célébrer son mariage prévu pour le 31 octobre, tout en demeurant sous la vigilance de sa hiérarchie.
Ce jugement illustre la double exigence de la justice militaire : préserver la rigueur de la discipline tout en tenant compte des circonstances humaines. En optant pour une peine avec sursis, le tribunal a voulu rappeler l’importance du respect des règlements au sein des forces armées, sans pour autant ignorer la dimension personnelle et symbolique de l’acte reproché.
L’affaire Sarah Ebabi Bonga devient ainsi un cas d’école sur la manière dont la justice militaire congolaise cherche à conjuguer fermeté, équité et compréhension, afin de garantir une institution à la fois juste, humaine et crédible.
Franck YENGA
