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Kisangani : Maître Patient Biselenge monte au créneau après la répression sanglante d’une marche pacifique

Rédaction
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La tension reste vive à Kisangani après la répression violente d’une marche pacifique organisée pour exiger la libération de l’activiste Jedidia Mabela, condamné à six mois de prison par le Tribunal de paix de Kisangani/Makiso.

Selon la Synergie des Avocats pour le Développement Durable (SADD), plusieurs violations graves des droits humains ont été commises lors de cette manifestation.
Plus d’une dizaine d’activistes des droits de l’homme ont été arrêtés manu militari par la police criminelle avant d’être relâchés, plusieurs heures plus tard, après une détention jugée illégale. Parmi les personnes interpellées figurait un avocat, Maître Christian Kambi Mateleka, membre du Barreau de la Tshopo.

Alertés par ces arrestations, plusieurs avocats se sont rendus sur place pour s’enquérir de la situation de leurs confrères et des militants arrêtés. Mais selon les témoignages recueillis, ils se sont heurtés à un refus catégorique de la part des autorités policières.

« Tous nos efforts pour rencontrer les personnes arrêtées ont été vains. Le chef de poste nous a clairement déclaré avoir reçu l’ordre de sa hiérarchie de ne laisser personne, y compris les avocats, entrer en contact avec les inculpés », a déploré Maître Patient Biselenge Bombali, Directeur exécutif de la SADD.

Pour ce juriste, ce comportement constitue une atteinte grave aux droits fondamentaux de la défense, pourtant garantis par la Constitution du 18 février 2006, telle que modifiée par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011.

« Refuser à un inculpé le droit d’entrer en contact avec son avocat viole clairement l’article 18, alinéa 3 de la Constitution. C’est un ordre manifestement illégal, que le chef de poste n’aurait jamais dû exécuter », a-t-il martelé.

Maître Biselenge rappelle également les dispositions de l’article 28 de la même Constitution, qui stipule qu’aucun citoyen ne peut obéir à un ordre manifestement illégal, même s’il émane d’un supérieur hiérarchique.

Cette affaire survient dans un climat déjà tendu à Kisangani, marqué par de vives réactions après la condamnation controversée de l’activiste Jedidia Mabela, militant pro-démocratie du mouvement LUCHA.

Plusieurs organisations de la société civile dénoncent une instrumentalisation de la justice et une restriction croissante de l’espace civique dans la province de la Tshopo.

« Nous suivons ce dossier avec une attention particulière. La SADD continuera à défendre le respect de l’État de droit et des garanties fondamentales reconnues à tout citoyen, sans distinction », a affirmé Maître Biselenge.

Le collectif d’avocats de la SADD a d’ores et déjà annoncé son intention de saisir la justice afin de poursuivre les auteurs présumés de ces violations des droits humains et d’obtenir réparation pour les victimes.

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