Kisangani a vécu, ce mercredi 8 octobre 2025, une journée de tension marquée par la répression d’une marche pacifique organisée par un collectif de mouvements citoyens et organisations de la société civile.
Les manifestants réclamaient la libération de l’activiste pro-démocratie Jedidia Mabela, militant du mouvement LUCHA, condamné récemment à six mois de prison pour diffusion de faux bruits.
Dès les premières heures de la matinée, la capitale provinciale de la Tshopo s’est réveillée sous une forte présence policière. Des patrouilles et barrières de sécurité ont été déployées sur plusieurs artères principales, notamment celles menant vers le gouvernorat, point d’arrivée prévu de la marche.
Malgré le caractère pacifique de la marche, la manifestation a été brutalement dispersée devant le siège du parti Ensemble pour la République, lieu où les marcheurs s’étaient momentanément arrêtés. Selon plusieurs témoins, la police a usé de la force pour empêcher toute progression du cortège, provoquant des scènes de confusion.
« Ce qui s’est passé n’est pas une simple opération d’ordre public, mais une tentative d’intimidation contre toute voix critique », a dénoncé un membre du collectif organisateur, joint par téléphone.
Des arrestations de plusieurs manifestants ont été signalées, sans que le bilan officiel ne soit encore communiqué. Les observateurs locaux évoquent une opération coordonnée, planifiée pour étouffer toute expression de contestation.
Pour de nombreux acteurs de la société civile, cet épisode illustre un recul préoccupant des libertés publiques à Kisangani. Ils rappellent que la Constitution garantit le droit de manifester pacifiquement, et appellent les autorités à privilégier le dialogue plutôt que la répression.
« Si une marche citoyenne pour la libération d’un défenseur des droits humains est réprimée avec une telle vigueur, quel avenir reste-t-il pour la liberté d’expression dans notre pays ? », s’interroge un militant local des droits humains.
Pendant ce temps, l’affaire Jedidia Mabela continue de susciter une vague d’indignation à travers le pays. Plusieurs organisations nationales et internationales de défense des droits humains réclament sa libération immédiate et la fin des intimidations contre les militants pacifiques.
Rédaction.