Le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a officiellement lancé ce jeudi 24 avril 2024, les travaux d’élaboration d’une nouvelle politique salariale pour les agents publics de l’État. Ce chantier ambitieux, présenté comme une étape cruciale pour une gouvernance plus juste, vise à mettre fin aux inégalités structurelles qui minent l’administration congolaise.
Lors d’une cérémonie solennelle à Kinshasa, le chef de l’État a souligné la nécessité d’une rémunération équitable et transparente pour l’ensemble des fonctionnaires. « Nous devons mettre en place une politique salariale équitable, juste », a-t-il déclaré, promettant de suivre personnellement l’évolution de cette réforme qu’il qualifie de « mission historique ».
La nouvelle politique, confiée à un comité composé d’experts et de représentants des différents corps professionnels de l’administration, vise à corriger les écarts salariaux profonds entre les ministères et services de l’État. Le président Tshisekedi a dénoncé un « système administratif à deux vitesses », dans lequel certains services jouissent de privilèges financiers au détriment d'autres pourtant essentiels.
Le vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, a livré un constat sévère sur l’état actuel du système de rémunération. Il a évoqué des « injustices criantes », des « écarts abyssaux » et une « administration à deux visages ». Selon lui, cette réforme est une nécessité pour restaurer la dignité des agents publics.
Les travaux, placés sous la supervision du Conseil national du travail, seront menés de manière participative et transparente, en s’appuyant sur des études spécialisées et les contributions des syndicats. « Toutes les catégories de personnel seront consultées », a assuré Jean-Pierre Lihau.
La réforme est saluée par plusieurs syndicats, qui y voient un pas concret vers une amélioration des conditions de vie des fonctionnaires. Pour le président Tshisekedi, l’objectif ultime est de bâtir un État plus fort et plus juste, au service de tous les citoyens.
Franck YENGA