À cette occasion, il s’est exprimé sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, les enjeux économiques de la guerre ainsi que sur l’accord de paix récemment signé entre la RDC et le Rwanda.
Le sénateur a dénoncé la guerre qui ravage l’Est du pays depuis la résurgence du M23 en 2020, affirmant qu’elle ne relève pas uniquement d’enjeux militaires, mais qu’il s’agit avant tout d’une guerre économique et d’intérêts, imposée à la RDC par ses voisins.
« Le Rwanda agresse la RDC pour exploiter illicitement ses ressources et freiner son développement », a-t-il martelé.
Évoquant l’accord de paix signé à Washington le 27 juin dernier entre la RDC et le Rwanda, largement critiqué dans le pays, Jean Bamanisa a précisé qu’il s’agit d’une initiative américaine visant à créer des avantages mutuels pour les deux pays.
« Les Américains veulent que nous mettions nos énergies ensemble dans différents domaines, pour que chacun en tire profit », a-t-il expliqué, tout en appelant la population à comprendre la logique diplomatique de cet engagement.
Le sénateur a insisté sur la nécessité de bâtir une armée congolaise forte et dissuasive, à commencer par la construction de camps militaires modernes.
« Sans camps militaires, on ne peut pas former une véritable armée. Une armée est respectée lorsqu’et gagne des guerres en dehors de son territoire, comme les États-Unis. C’est pourquoi je me bats au Parlement pour un budget conséquent en faveur des FARDC », a-t-il déclaré.
Jean Bamanisa a salué les efforts diplomatiques du président Félix Tshisekedi, soulignant que ses nombreux voyages à l’étranger ont permis de redonner une place de choix au Congo sur la scène internationale. Il a cité comme exemple la signature d’un contrat d’environ 1,7 milliard de dollars entre la RDC et le Qatar pour l’exploitation de l’or de la SAKIMA au Maniema et au Sud-Kivu.
« La RDC veut se hisser au niveau de ses voisins, et même aller au-delà », a-t-il affirmé.
S’adressant aux habitants de la Grande Orientale, le sénateur a invité à l’unité nationale derrière le chef de l’État.
« Il est crucial de soutenir le président de la République pour bâtir un Congo plus fort », a-t-il insisté, tout en saluant « l’éveil des consciences » d’un peuple qui refuse désormais de brader ses richesses et de se laisser instrumentaliser.
Jean Bamanisa est également revenu sur les négociations de paix de 2005, rappelant qu’il s’était déjà opposé à la clause prévoyant le transit des matières premières congolaises par les pays voisins. Selon lui, le président Tshisekedi a su adopter une posture ouverte mais vigilante en réclamant notamment que la RDC bénéficie des mêmes taux fiscaux sur l’or exporté que ceux appliqués au Rwanda et en Ouganda, à savoir 0,5 %.
Pour conclure, le sénateur a promis de continuer à défendre les intérêts du pays au Parlement et a encouragé les Congolais à préserver l’intégrité territoriale de la RDC.
« Nous devons refuser d’être le fonds de commerce des autres et protéger notre territoire de 2 345 410 km² », a-t-il conclu.
Jean Bamanisa a également abordé d’autres questions d’actualité lors de ce face-à-face avec la presse boyomaise.
Lehani Salumu David
