À l’occasion de la commémoration ce samedi 2 Août 2025, de la 3ᵉ édition de la journée nationale du génocide congolais à des fins économiques ( GENOCOST), le Professeur Docteur, Ingénieur Sylvain Alongo Longomba livre un message poignant à la communauté nationale et internationale.
Il y fait résonner le cri des victimes, exalte le devoir moral de se souvenir et appelle à une reconnaissance pleine de cette tragédie encore trop ignorée.
Voici ci-dessous ce message poignant :
Genocost2025 : Plus jamais ça!
« Les larmes des justes ne tombent jamais dans l’oubli : elles nourrissent la mémoire des peuples et appellent au relèvement de la dignité humaine. »
En ce jour du 2 août 2025, nous nous inclinons solennellement devant la mémoire des millions de femmes, d’hommes et d’enfants victimes des atrocités perpétrées en République Démocratique du Congo, particulièrement depuis l’éclatement de la première guerre du Congo en 1996. Ce que nous appelons aujourd’hui le Genocost n’est pas un simple épisode tragique de notre histoire : c’est une plaie profonde, toujours béante, au cœur de notre humanité.
Dans le silence de la prière et la dignité du recueillement, nous élevons nos pensées vers ces innocents sacrifiés, dont les cris étouffés résonnent encore dans les consciences éveillées. Comme l’enseigne l’Écriture, « Le sang de ton frère crie de la terre jusqu’à moi » (Genèse 4:10). Le cri de la justice ne se tait jamais, même quand les nations ferment les yeux.
Philosophiquement, la mémoire du mal est un devoir moral. Oublier, c’est permettre sa répétition ; se souvenir, c’est résister. Le philosophe Emmanuel Lévinas nous rappelait que l’autre est une énigme qui oblige. Le visage du frère massacré nous regarde encore et nous somme de ne pas rester indifférents.
Théologiquement, cette mémoire est sacrée. Elle nous renvoie à notre vocation divine : celle de défendre la vie, d’aimer le prochain, de refuser toute complicité avec les forces de mort. Car toute vie humaine est souffle de Dieu. Le génocide qui a endeuillé l’Est de notre pays n’est pas seulement un crime contre un peuple : c’est une insulte à Dieu lui-même, Créateur de toute chair.
Aujourd’hui, nous appelons à la reconnaissance pleine et entière du Genocost comme crime imprescriptible. Que la justice des hommes s’élève enfin au niveau de la souffrance des victimes. Que le pardon ne soit jamais synonyme d’oubli, mais chemin vers la vérité, la réparation et la paix durable.
À toutes les familles brisées, à tous les cœurs orphelins, à tous les survivants qui portent en silence le poids de l’irreprésentable, nous exprimons notre compassion fraternelle. Nous nous engageons à faire vivre leur mémoire, à honorer leur combat, et à bâtir un avenir où plus jamais l’humanité ne s’effondrera dans l’inhumanité.
En leur nom, pour notre dignité, et devant l’Histoire, nous disons : plus jamais ça.
Prof. Dr. Ir Sylvain ALONGO LONGOMBA