Une vive indignation monte au sein des déplacés du conflit Mbole–Lengola installés au site Sainte-Agathe, dans la commune de Lubunga à Kisangani.
Certains d’entre eux affirment avoir été victimes d’un présumé détournement des vivres offerts il y a quelques jours par la ministre des Affaires sociales et actions humanitaires, Ève Bazaiba Masudi.
Selon une déplacée qui s’est confiée à la société civile Sauti ya Raia, les vivres reçus seraient largement inférieurs aux quantités remises officiellement par la ministre.
Mère de sept enfants, elle affirme n’avoir obtenu que deux gobelets de riz et une infime quantité d’huile, alors que les stocks livrés étaient « énormes ».
Elle lance un appel pressant à la ministre Ève Bazaiba pour « faire la lumière sur cette injustice ».
Relayant ces dénonciations, Prince Héritier Isomela, président de Sauti ya Raia, déplore un système de distribution opaque et appelle les autorités à réagir :
« Nous interpellons les autorités à jouer pleinement leur rôle. L’autorité municipale doit s’impliquer pour que ce genre de situation ne se reproduise plus. Nous demandons également aux services de sécurité d’identifier les auteurs de ces détournements afin qu’ils répondent de leurs actes. »
Il invite les déplacés au calme et à faire confiance à la société civile : « Nous allons faire notre travail pour que les vivres et non-vivres remis soient réellement distribués à nos compatriotes. »
La distribution des dons est assurée par l’administration communale de Lubunga, en collaboration avec le comité des déplacés de la paroisse Sainte-Marthe. Mais selon plusieurs témoignages recueillis sur le site, le processus ne respecterait pas les normes de transparence.
Des déplacés affirment également que certains jeunes se réclamant de groupes de pression tenteraient de bénéficier frauduleusement de ces vivres destinés aux familles sinistrées.
Malgré les tentatives d’obtenir la version de l’équipe chargée de la distribution, aucune réponse officielle n’a pu être obtenue jusqu'à présent.
Rédaction.
