Mais pour les activistes de la Lucha, cette journée a pris une résonance toute particulière. Les militants Zacharie Kingombe et Jedidia Mabela, accompagnés de plusieurs camarades du mouvement citoyen, se sont recueillis sur la tombe de Joël Mbiya, membre du mouvement Filimbi, décédé le 8 octobre dernier, au lendemain d’un sit-in pacifique devant l’Assemblée provinciale de la Tshopo.
Ce jour-là, les militants avaient été violemment réprimés par la police.
Dans une attitude de recueillement et de douleur mêlée de fierté, les activistes ont ravivé la flamme de leur engagement.
Le message de Zacharie Kingombe, prononcé face à la tombe de son camarade, a profondément ému:
« Je me souviens de ton message du 1er octobre, quand tu me conseillais de me mettre à l’abri, car le médiocre voulait me faire taire », a déclaré Zacharie Kingombe, la voix serrée. « Tu voulais me protéger alors que toi-même tu souffrais déjà des coups de ceux qui répondaient aux ordres de la médiocrité. Tu as été arraché à nous au pic de notre lutte pour le renouveau et la justice dans la Tshopo. Mais sois rassuré : nous poursuivrons cette lutte jusqu’à la victoire finale, pour que ton sang ne soit pas versé en vain. Rien n’est plus cher que le Congo, et nous vaincrons la médiocrité dans la non-violence pour l’avènement d’un Congo nouveau. » a-t-il déclaré.
Parmi les moments les plus marquants, celui de Jedidia Mabela, récemment libéré après un séjour en prison. Absent lors des funérailles de Joël Mbiya, il a enfin pu se recueillir sur sa tombe, une gerbe de fleurs à la main.
« Joël, tu es parti, mais tu restes un martyr de la bonne gouvernance », a-t-il déclaré, les larmes aux yeux. « Ton abnégation, ton courage et ton patriotisme demeureront notre boussole. Tu as payé le prix le plus lourd ta vie pour une lutte citoyenne juste. Repose en paix, camarade. » a dit Jedidia Mabela.
Pour les militants de la Lucha et de Filimbi, Joël Mbiya symbolise le prix du courage citoyen face à l’arbitraire. Son nom restera gravé dans la mémoire collective de Kisangani, comme celui d’un jeune congolais tombé pour la dignité, la justice et le changement.
Rédaction.
