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RDC : cet état des lieux de la démocratie dressé par Jedidia Mabela à l'occasion de la J.I de la démocratie ( dossier)

Dans une interview exclusive accordée à la cloche du Congo Lundi 16 septembre 2024, le directeur exécutif de l'ONG AJDDH, JEDIDIA MABELA a dressé un état des lieux de la démocratie en république démocratique du Congo en relevant les points forts et faibles de ce processus. 


Ce défenseur des droits humains est parti des 7 piliers majeurs de la démocratie à savoir : 

-L'organisation des élections libres, démocratiques et transparentes,
- Le multipartisme, 
-L'alternance démocratique,
 -La séparation de trois pouvoirs, 
-Le respect des droits humains, 
-Le respect des libertés fondamentales et
 -L'existence d'un État de droit. 

Dans son évaluation, JEDIDIA MABELA note des avancées significatives pour les trois premiers piliers même s'il ya encore beaucoup de défis qui restent à relever. 

En terme d'avancées, il note par exemple l'organisation des élections. Depuis l'avènement de la 3e république avec l'adoption de la constitution de 2006, on observe l'organisation des élections de manière cyclique et périodique après tous les 5 ans même s'il y a eu un glissement en 2016. Depuis l'avènement de la 3e république,les élections constituent le seul principal moyen pour accéder au pouvoir en RDC. Et ce, malgré les défis d'organisation de ces élections, parcequ'à chaque cycle, on ne cesse d'observer et de décrier des scandales de corruption électorale, de fraude électorale et de détournement de la vérité des urnes. 

Il note aussi des avancées en terme de multipartisme. 
La RDC est parmi les pays où il y a un nombre impressionnant des partis politiques plus des 400, les uns se réclamant de l'opposition et les autres du pouvoir. S'agissant du pilier lié à l'alternance, le directeur exécutif de l'ONG AJDDH note aussi un progrès, car, à l'issue des élections de décembre 2018, la RDC a connu sa première expérience de passation civilisée de pouvoir entre un président sortant et un président entrant. Le Congo n'avait jamais connu cela. A chaque fois qu'on devrait changer des présidents, c'était soit à travers des coups d'État soit à travers des rébellions, a dit JEDIDIA MABELA.

Mais pour les autres piliers, il y a encore beaucoup d'efforts que la RDC doit fournir. 
Par apport à la séparation des pouvoirs. MABELA note que sur le plan des textes ( la constitution et les autres lois du pays) la séparation des pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire qui est préconisée.

"Dans le fonctionnement de ces trois pouvoirs, on observe malheureusement que, par exemple le pouvoir judiciaire est de temps en temps pris en otages par le pouvoir politique. On décrit chaque fois les ingérences ,les immixtions, les interférences et les trafics d'influence qui mettent en mal le fonctionnement de la justice qui a été même traitée de malade par le magistrat suprême le président de la république. Donc le fonctionnement du pouvoir judiciaire souffre des interférences des politiques. 
Et même lorsqu'on observe le fonctionnement du pouvoir législatif, les deux chambres du parlement, il y a lieu de noter malheureusement que, on a comme l'impression que l'assemblée nationale par exemple pour la législation passée, s'est comportée en caisse de résonance du pouvoir exécutif, au lieu d'être le temple de la démocratie,il était un vaste couloir que le président de la république utilisait pour faire passer tout ce qui était comme proposition comme idée. Ça met mal l'idée de la séparation des pouvoirs".

A lui de rappeler :

" Si Montesquieu a évoqué ce principe de séparation des trois pouvoirs, c'est justement pour permettre à chaque pouvoir d'arrêter les abus des autres pouvoirs . Il faut que les abus d'un pouvoir soient arrêtés par le fonctionnement indépendant d'un autre pouvoir. Et là, il y a vraiment un sérieux problème. Il faut qu'on arrive à dépasser ce défi  pour que les 3 pouvoirs soient réellement indépendants".  
 
S'agissant du respect des droits humains. Là aussi, ce défenseur des droits humains fait remarquer que beaucoup restent à faire. 
On observe les assassinats, de cas de meurtres, des arrestations arbitraires , de détentions illégales des opposants politiques , des activistes des mouvements citoyens sont souvent arrêtés à cause de leurs opinions et ça c'est un vrai danger pour la démocratie congolaise. 

"Et si on tient compte essentiellement de ce pilier là, on peut dire que la RDC est une dictature qui se camoufle sous une carapace de démocratie" a-t-il dit. 

Côté libertés fondamentales, là aussi il y a des gros soucis. La jouissance de droit ou de liberté de manifestation par les citoyens pose problème. On observe de répression policière et militaire des manifestations pourtant pacifiques et des interpellations des manifestants  dans les principales villes du pays. 

Enfin pour le pilier de l'État de droit, Mabela rappelle encore que, l'État de droit suppose l'État ou règne le respect des lois, où personne n'est au dessus des lois . 

Selon lui, en RDC, Il y a une certaine catégorie d'individus, de personnalités politiques qui visiblement sont au dessus de lois.
Pour conclure , le directeur exécutif de l'ONG AJDDH appelle le peuple à bien jouer son rôle. Il doit participer activement à la gestion de la cité, pas seulement à travers la participation aux élections, mais aussi et surtout à travers le contrôle citoyen rigoureux car le contrôle institutionnel est trop complaisant. 

LEHANI SALUMU DAVID.

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