La justice militaire a convoqué Aubin Minaku, vice-président du Parti du peuple pour la reconstruction (PPRD), ainsi que Ramazani Shadary, secrétaire permanent, à comparaître le lundi 10 mars devant l'auditorat militaire supérieur de la Gombe. Ces deux dirigeants de haut niveau, associés étroits de l'ancien président Joseph Kabila fondateur et dirigeant du PPRD sont sollicités pour « éclairer la justice » concernant des points qui demeurent à préciser. Le ministre de la justice leur interdit de quitter également le territoire national.
D'après les invitations judiciaires consultées par la cloche du Congo, cette citation se produit dans une atmosphère politique délicate, caractérisée par des tensions sécuritaires élevées à l'est du pays. Dans cette zone troublée par la guerre d'agression menée par le Rwanda sous l'égide de l'AFC/M23, le Président Félix Tshisekedi n'a cessé de tenir son prédécesseur, Joseph Kabila, pour responsable en raison de son appui à l'AFC/M23. Sous cette atmosphère, l'apparition publique récente de Joseph Kabila a réanimé les discussions concernant l'implication de son entourage passé dans les questions politiques et sécuritaires de la République démocratique du Congo.
Durant une réunion enregistrée à Kinshasa, les leaders du PPRD avaient déjà signalé leur « retour » en politique. Lors de cette réunion, Aubin Minaku a affirmé : « Le Chef a dit qu'il fallait être préparé à tout. » Lorsque le Chef déclare qu'il faut être préparé à tout, chaque membre de l'équipe, un PPRD de première classe, saisit que l'époque du silence et des interventions secrètes est désormais révolue ; c'est maintenant l'ère des actions transparentes. « Je suis moi-même, c'est tout. »
L'invitation de Ramazani Shadary, déjà interrogé récemment au sein du ministère de l'Intérieur, renforce l'hypothèse que les autorités judiciaires tentent de dévoiler des actions qui pourraient compromettre la stabilité de l'État. Tous les regards sont tournés vers ces auditions qui devraient apporter des précisions significatives sur les dessous d'un conflit dénoncé par l'ensemble du peuple congolais.
Rédaction