Présidée par le major-magistrat Freddy Eume, l’audience s’est tenue au camp Lufungula. Le juge a annoncé que la descente sur les lieux aura lieu le mardi 4 novembre, en présence d’un groupe restreint de treize personnes, comprenant magistrats, avocats et parties au procès.
L’objectif est de vérifier sur place les éléments matériels du dossier, notamment à partir des images de vidéosurveillance, afin d’identifier les zones clés du braquage et les agents de sécurité impliqués dans la manipulation du sac contenant l’argent volé.
La caissière Bénédicte Tshioba, le gérant Andy Tshibwabwa ainsi que deux autres guichetières seront également présents lors de cette reconstitution.
À la barre, Bénédicte Tshioba a relaté avoir remis le sac d’argent à la prévenue sous la menace directe d’une arme.
« Elle m’a dit : ‘Donne l’argent ou tu meurs’. J’ai vu la mort en face », a-t-elle témoigné, expliquant avoir placé 10 500 dollars américains et 28 millions de francs congolais dans le sac, en petites coupures.
Elle a cependant affirmé ne pas connaître personnellement Honorine Porsche.
De son côté, le gérant de l’agence, Andy Tshibwabwa, a confirmé la version de la caissière tout en soulignant que seule la comptabilité centrale de la banque pouvait préciser le montant exact dérobé.
« Selon nos estimations, il s’agissait bien de 28 millions de francs congolais et de 10 500 dollars américains, mais attendons les conclusions de l’audit », a-t-il indiqué.
L’avocat de Rawbank, Me Charles Mushizi, a remis au tribunal un disque dur contenant trente-six séquences vidéo, susceptibles d’éclairer le rôle de chaque protagoniste.
« Ces images montrent deux policiers en train de jeter un sac vide près des citernes, un sac que le ministère public attribue à Honorine Porsche », a précisé l’avocat.
Il sied de noter que Honorine Porsche et ses coaccusés sont poursuivis pour vol à main armée, association de malfaiteurs et actes de terrorisme. Le tribunal espère que la descente judiciaire permettra de lever les zones d’ombre entourant cette affaire qui tient en haleine l’opinion publique kinoise.
Franck YENGA
