À moins d’une semaine de l’élection du président et du rapporteur adjoint du bureau de l’Assemblée nationale, un acte politique inattendu de Christian Mwando a semé le trouble au sein d’Ensemble pour la République.
Le chef de l’opposition parlementaire s’est rendu au siège de l’Union sacrée pour solliciter un appui en faveur de Clotilde Mutita Kalunga, députée et candidate au poste de rapporteure adjointe.
Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi, a aussitôt dénoncé cette initiative, la qualifiant d’« honteuse et déshonorante ». Cette sortie publique a mis en lumière les divisions internes au sein du parti et révélé la difficulté, pour une partie de l’opposition, de concilier participation démocratique et posture de contestation.
D’après l’entourage de Christian Mwando, son initiative visait avant tout à empêcher que la majorité parlementaire ne désigne elle-même les représentants de l’opposition au sein du bureau, une situation jugée contraire à l’esprit démocratique. Il s’agissait donc d’un acte de transparence et de responsabilité, visant à préserver un équilibre institutionnel plutôt qu’à négocier un avantage partisan.
Cependant, cette approche pragmatique n’a pas été du goût d’Olivier Kamitatu. Sur le réseau X (ex-Twitter), l’ancien ministre a réaffirmé que le parti « ne saurait quémander un poste auprès de la majorité », exprimant la ligne dure du katumbisme. Pour plusieurs observateurs, cette réaction traduit une résistance à l’évolution des pratiques démocratiques et souligne le clivage entre deux visions de l’opposition : l’une institutionnelle, ouverte au dialogue, et l’autre radicale, axée sur la confrontation.
« En refusant tout contact avec la majorité, l’opposition s’enferme dans un isolement contre-productif », estime un député indépendant, qui salue « le courage politique » de Mwando pour avoir choisi la voie de la responsabilité au détriment de la posture partisane.
D’après Christian Mwando explique sa présence comme un acte républicain, une simple concertation institutionnelle :
« Nous sommes venus voir le secrétaire permanent, chef de la majorité parlementaire, pour présenter la candidature officielle de l’opposition et demander que le jeu démocratique se joue pleinement », a-t-il déclaré.
Franck YENGA
